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Notre héritage évolutif |
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Les
neurones de la lecture
Remettre
en question le droit des compagnies de nous empoisonner
Ces
molécules qui nous font courir
Enseigner
la biologie avec les concepts dhier ou daujourdhui
?
Le
cerveau, ou lhistoire dun organe pas comme les autres
Une
marche en milieu naturel plutôt quurbain diminue vos
idées noires
A
Capella Science : les délires géniaux de Tim Blais
Des
liens entre ce blogue, lintelligence artificielle, lhypnose,
vos téléphones intelligents et les moustiques !
Faut-il
avoir peur du sucre et de lintelligence artificielle ?
Pourquoi
loubli peut vous sauver la vie
Les mutations aléatoires
à l’origine de l’évolution peuvent avoir trois conséquences
sur l’organisme : 1) l’émergence d’une adaptation,
c’est-à-dire une structure ou un mécanisme construit par la
sélection naturelle; 2) des sous-produits ou des effets
secondaires (ou encore des exaptation ou «spandrels», voir
les liens ci-bas) qui accompagnent les adaptations sans avoir été
directement sélectionnés; 3) du « bruit aléatoire
», c’est à dire des mutations dont le résultat n’influence
pas la sélection naturelle et donc l’évolution. Ainsi,
l’émotion reliée à la jalousie est une adaptation qui
renforce le lien entre les parents des enfants, le stress est un produit secondaire
de l’activation chronique du système de fuite ou de lutte, et les
variations du tempérament des individus sont probablement dues à
du bruit aléatoire. |
La capacité d’attribuer des croyances, des besoins
et des désirs aux autres personnes est un mécanisme
cognitif très utile pour un individu. Il permet entre
autres de prévenir les attaques hostiles, de prévoir
les besoins des autres et de les satisfaire pour favoriser
des liens d’attachement, ou simplement de comprendre
les faits et gestes d’autrui.
Or il semble que ce module d’inférence
(ou de « mind reading ») apparaisse à un même âge
chez tous les humains (vers 3 ans) peu importe leur culture. Il semble aussi qu’il
soit distinct de celui qui s’intéresse aux entités inanimées
et que sa défaillance entraîne un fonctionnement qui ressemble à
celui de l’autisme. | |
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L'APPROCHE DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIVE | | Née à la fin
des années 1980 comme une évolution de la sociobiologie, la psychologie
évolutive veut réexaminer les comportements humains à la
lumière de la sélection naturelle et de la sélection sexuelle.
Cette approche s’appuie sur le fait que les premiers ancêtres
du genre humain (comme Homo habilis, apparus il y a environ 2,5 millions d’années),
ont évolué pendant des milliers d’années dans un environnement
bien différent du nôtre. Les anglo-saxons parlent de «Environment
of Evolutionary Adaptedness» (EEA) pour désigner ces différentes
contraintes subies par nos
ancêtres chasseurs-cueilleurs dans les savanes.
Des contraintes physiques
comme rester au chaud, avoir assez de nourriture, éviter les prédateurs
et les maladies, etc. Mais encore plus importantes, des contraintes sociales comme
maintenir des relations réciproques avec les autres, éviter les
tricheurs, avoir une bonne place dans la hiérarchie, trouver un partenaire
pour se reproduire et former avec lui des liens suffisants pour élever
une progéniture, etc. | |
 | Résultat
: en plus des caractéristiques anatomiques les mieux adaptées, les
mécanismes psychiques les plus "payants" dans ces situations
sociales ancestrales furent aussi sélectionnés. La psychologie évolutive
considère donc le cerveau de l’homme moderne comme constitué
de modules spécialisés dans la résolution de problèmes
ayant permis d’optimiser le succès reproducteur de l’espèce. |
Par conséquent, notre cerveau
n’a pas été "sélectionné" pour vivre
dans l'environnement technologique et urbain que l'on connaît aujourd'hui.
Pour certaines fonctions cela n’aura aucun impact. Mais pour d’autres,
comme l’activation chronique du système
d’alarme du cerveau, cela peut avoir des conséquences
désastreuses pour l’organisme. Le corollaire de ceci pourrait
être l’effet d’apaisement que retrouvent les citadins en allant
à la campagne, un environnement beaucoup plus proche de celui dans lequel
ils ont évolué. Avec ses modules adaptés aux problèmes
rencontrés par nos ancêtres, la psychologie évolutive s’écarte
donc de façon significative du modèle
standard de l’esprit sur lequel s’appuient les sciences humaines…
On résume souvent le raisonnement
à la base de la psychologie évolutive en cinq principes :
- les circuits du cerveau sont sujets à la sélection naturelle
(par l’entremise des gènes qui codent pour les grandes voies nerveuses)
et ont évolué pour générer des comportements adaptés
aux circonstances environnementales ;
- Nos circuits neuronaux n'ont pas
été sélectionnés pour résoudre tous les types
de problèmes, mais seulement ceux qui ont affecté la reproduction
de nos ancêtres depuis des millions d’années ;
- la
plus grande partie de ce qui se passe dans notre cerveau se fait inconsciemment,
de sorte que bien des choses qui nous paraissent faciles (reconnaître un
visage, courir, etc. ) nécessitent des opérations et des circuits
neuronaux extrêmement complexes ;
- Des circuits neuronaux différents
sont spécialisés pour résoudre des problèmes adaptatifs
différents ;
- Le cerveau de l’homme moderne est en réalité
adapté à l'âge de pierre.
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La plupart des tâches que
nous accomplissons quotidiennement se font machinalement sans y penser. Pourtant,
reconnaître quelqu’un, attacher ses lacets ou simplement parler requiert
la présence de réseaux de neurones d’une grande complexité
dans notre cerveau. À preuve, les machines assistées d’ordinateurs
au pouvoir de calcul énorme n’y parviennent que difficilement.
Les centaines de milliers d’années d’évolution
qui ont façonnée notre cerveau ont donc favorisé un mode
de fonctionnement inconscient des circuits cérébraux qui nous
permettent de résoudre ces problèmes rencontrés depuis toujours
par nos ancêtres. Ainsi, nos doigts savent tout de suite ou est
la lettre « G » sur le clavier d’un ordinateur, mais il nous
faut chercher quelques instant si on nous le demande consciemment. Un autre exemple
est notre compréhension de l’effet de perspective. Ce phénomène
visuel avec lequel tous nos ancêtres ont dû évoluer possède
dans notre cerveau des circuits de traitement spécialisés qui sont
à la base de plusieurs de nos «
illusions d’optique ». Quoi que vous en pensiez, les deux
rectangles blancs sont bel et bien de la même longueur… 
Source: R. L. Gregory
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