Capsule outil: La sélection naturelle
de Darwin Il est maintenant admis par tous les scientifiques
que toutes les espèces que nous rencontrons aujourd’hui ont évolué
à partir de formes de vie primitives existant il y a plusieurs millions
d’années. L’existence de l’évolution biologique
est donc reconnue comme un fait dont les preuves historiques sont innombrables.
Les biologistes sont cependant moins certains des mécanismes
qui sont à l’origine de cette évolution. Le mérite
de Darwin est d’avoir non seulement mis en évidence le phénomène
de l’évolution en l’étayant de nombreux exemples, mais
aussi d’avoir donné plusieurs indices sur la façon dont cela
a pu se passer. Selon Darwin, le moteur de l’évolution est un phénomène
qu’il nomme la sélection naturelle. On sait aujourd’hui que
ce n’est pas le seul mécanisme de l’évolution, mais
la sélection naturelle a certainement joué un rôle prépondérant.
On peut la résumer comme suit : - les organismes
démontrent certaines variations dans tous les aspects de leur biologie
et de leur comportement;
- ces variations sont héréditaires,
c’est-à-dire héritées de nos parents et transmises
à nos descendants;
- ces variations héréditaires vont
affecter positivement ou négativement la survie et la reproduction, dépendamment
de l’environnement dans lequel vit l’organisme;
- les individus
ayant les variations les plus favorables par rapport à leur environnement
vont vivre plus longtemps et laisser plus de descendants possédants eux
aussi ces variations;
- après plusieurs générations,
ces variations favorables vont se retrouver chez tous les individus de la population.
Ce processus sera d’autant plus efficace que les ressources
sont limitées, mettant ainsi une « pression évolutive »
plus grande sur les individus les moins adaptés à leur environnement
et favorisant la reproduction de ceux dont les caractéristiques leur apportent
un avantage dans l’environnement particulier qui est le leur. Le
cou de la girafe par exemple, n’est pas le résultat de l’étirement
du cou de ces animaux pour manger les feuilles d’arbres comme on le pensait
avant Darwin. C’est plutôt que, parmi la grande population des girafes,
certaines ont subi des mutations qui leur ont donné un cou un peu plus
long que les autres. Cela leur a donné un avantage puisqu’elles se
nourrissent mieux, sont donc en meilleure santé et auront plus de descendants.
Ceux-ci hériteront à leur tour de ce cou un peu plus long. Si la
nourriture est rare et qu'il faut atteindre les hautes branches pour survivre,
alors les girafes ayant un cou plus court mourront et laisseront toute la place
aux girafes à long cou. Mais si cet environnement vient à
changer (et il change constamment), il est tout à fait possible qu’une
caractéristique qui constituait un handicap devienne un atout pour la survie.
Ce sont alors ces individus qui vont laisser plus de descendants. Il
est donc important de remarquer que les mutations qui surviennent au hasard et
qui sont à l’origine de telle ou telle caractéristique chez
un individu n’est jamais bonne ou mauvaise en soi, mais toujours par rapport
à l’environnement dans lequel évolue cet individu.
|
On note aussi que c’est la diversité du vivant dans son
ensemble qui est garante de son évolution future. Il faudrait
aussi préciser que Darwin lui-même n’utilisait pas le terme
évolution, trop associé à son époque à l’idée
de progrès constant vers un idéal. Au contraire, pour lui, des formes
de vie aussi élémentaires qu’une amibe pouvaient être
parfaitement adaptées à leur environnement. En d’autres termes,
l’être humain n’était pas plus proche d’un quelconque
idéal évolutif que les autres formes de vie. Mentionnons
enfin que pour Darwin, non seulement les caractéristiques physiques des
êtres vivants étaient sujettes à la sélection naturelle,
mais aussi leur psychologie et leur comportement, expliquant pour la première
fois comment tous les instincts si sophistiqués que l’on retrouve
dans le règne animal ont pu se constituer. |