L’expression
« l’ontogénie récapitule la phylogénie »
mise de l’avant par Ernst Haeckel en 1866 fit figure de loi pendant plusieurs
décennies. Haeckel la considérait au sens stricte, à savoir
qu’un organisme traversait durant son développement tous les stades
des formes de vies ayant mené jusqu’à lui. La biologie
moderne rejette aujourd’hui cette vision dogmatique des choses. Ainsi, si
l’on reconnaît que l’être humain a évolué
à partir des poissons puis des reptiles, on ne peut discerner dans son
développement de stades correspondant précisément à
celui d’un poisson ou d’un reptile. Cela dit, il est clair que
des espèces partageant une même branche évolutive partagent
les stades précoces de leur développement. Celui-ci diverge cependant
par la suite. On n’a qu’à penser à la structure de base
du squelette chez tous les vertébrés qui est l’une des structures
anatomique qui se met en place le plus tôt lors de l’embryogenèse.
En fait, la façon la plus précise d’évoquer
ce phénomène serait peut-être de dire que les organismes apparentés
divergent à partir d’une forme embryonnaire générale
commune pour former éventuellement des morphologies adultes distinctes
au terme du développement. |