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La biologie cérébrale a son mot à dire dans nos allégeances politiques

Chacun de nous connaît son histoire récente et peut raconter ce qu’il a fait ce matin ou l’an passé. Mais notre histoire ancienne, celle pendant laquelle le cerveau humain s’est construit, est souvent peu connue. Pourtant, elle détermine d’une façon au moins aussi importante nos comportements. C’est cette histoire ancienne des cerveaux qui nous ont précédé, celui des animaux et des premiers êtres humains, que l’évolution en général et la psychologie évolutive en particulier explore pour tenter de mieux nous comprendre.

Outil : Qu’est-ce que l’évolution ?

Une adaptation est une caractéristique qui s’est développée durant l’évolution grâce au mécanisme de sélection naturelle ou sexuelle. Elle se transmet donc de façon héréditaire et peut être non seulement anatomique mais aussi psychologique. Dans ce cas, les gènes sélectionnés contribuent à la mise en place de circuits cérébraux particuliers. C’est ainsi que les comportements qui s’avèrent les plus fructueux sur le plan de la reproduction seront sélectionnés.

Lien : What is an adaptation?Outil : La sélection naturelle de DarwinOutil : La sélection sexuelle et la théorie de l’investissement parental

 

L'APPROCHE DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIVE
LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIVE CRITIQUÉE

La psychologie évolutive tente de répondre à des questions comme : Pourquoi aimons-nous ? Pourquoi accordons une telle importance à la beauté ? Pourquoi voulons-nous des enfants ? Pourquoi l’infidélité est-elle si fréquente ? Pourquoi tant d’injustices et de conflits ?

La psychologie évolutive n’est pas une sous-discipline de la psychologie, mais bien une façon d’aborder les questions de cette discipline en leur ajoutant une perspective particulière, celle de l’évolution.

Car le système nerveux qui produit nos comportement individuels est non seulement le fruit de notre histoire personnelle mais aussi, et surtout, de l’histoire évolutive de notre espèce.

Or notre espèce n’a pas évolué dans nos villes modernes ni même dans des villages. On estime que 99% de l’histoire évolutive de Homos sapiens s’est déroulée dans un environnement ressemblant à l’actuelle savane africaine. Durant toute cette période de plus de deux millions d’années, nos ancêtres vivaient en petits groupes de chasseurs-cueilleurs nomades. C’est seulement il y a 10 000 ans que certains ont commencé à devenir sédentaires et à pratiquer l’agriculture.

 

Les Dorobos de Tanzanie, qui ont encore un mode de vie de chasseurs-cueilleurs, voient leur existence menacée par la perte progressive de leurs terres ancestrales.

 Or, l’idée maîtresse de la psychologie évolutive est de considérer le cerveau humain comme un vaste ensemble d’unités spécialisées ou de « modules » adaptés aux problèmes rencontrés par nos ancêtres chasseurs-cueilleurs dans leur environnement. (voir encadrés)

Autrement dit, au lieu de considérer le cerveau humain comme une machine à apprendre n’importe quoi, les psychologues évolutionnistes le voient plutôt comme un couteau suisse : un assemblage de différents outils où chacun sert à une fonction particulière

La psychologie évolutive reconnaît bien entendu que chaque individu développe au cours de sa vie des compétences et des préférences qui lui sont propres. Mais elle affirme que derrière ces attributs personnels se retrouvent certaines attitudes universelles que l’on retrouve dans toutes les cultures. Cette « nature humaine » est le fruit du long processus d’hominisation qui a mené jusqu’à nous.

 

Tout au long de leur évolution, nos ancêtres ont dû rencontrer très souvent des bêtes venimeuses comme des araignées ou des serpents dans leur environnement naturel. Les humains plus craintifs ou qui avaient une aversion spontanée pour ces bestioles ont probablement reçus moins de piqûres mortelles que les plus téméraires d’entre eux. Ils se sont donc probablement reproduits davantage, transmettant ainsi à leurs descendants cette crainte salvatrice envers les bêtes rampantes ou à huit pattes.

En comparaison, les êtres humains ont maintes fois été tués par l’automobile, mais comme celle-ci n’existe que depuis une centaine d’années, aucune sélection particulière n’a encore eu le temps d’opérer. Résultats : on continue d’avoir peur des araignées et des serpents qui ne représentent plus une véritable menace pour nous, alors que l’automobile, pourtant responsables de milliers de morts chaque année, ne suscite rien de tel en nous.

Voilà comment la psychologie évolutive peut éclairer ce comportement universel : en considérant non pas notre environnement actuel, mais plutôt celui dans lequel la quasi totalité de nos ancêtres ont vécu. Nos crânes modernes abriteraient donc encore des cerveaux de l’âge de pierre…

Lien : People Aren't Born Afraid of Spiders and Snakes: Fear Is Quickly Learned During Infancy
    

 

L’évolution n’est pas que la sélection naturelle

 

La distance qui sépare encore la psychologie évolutive des neurosciences empiriques n'est pas étrangère aux voies parallèles suivies par la biologie et la psychologie durant tout le 20e siècle. Les vives discussions qui animent depuis plusieurs années ce qu’on appelle maintenant les sciences cognitives reflètent les efforts du nécessaire rapprochement à faire entre les différents niveaux d’étude de l’esprit humain.

LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIVE CRITIQUÉE
L'APPROCHE DE LA PSYCHOLOGIE ÉVOLUTIVE

Il n’y a pas de doute que l’être humain est le fruit de l’évolution. Pas de doute non plus que l’histoire évolutive de notre espèce a laissé ses marques sur notre psychologie, comme elle en a laissé sur notre anatomie.

Mais quelles conclusions peut-on tirer du fait que l’esprit humain est le produit de l’évolution ? La psychologie évolutive affirme que l’on peut immédiatement en déduire un certain nombre de conséquences sur le fonctionnement de notre esprit.

Cette vision d’une influence prépondérante de la sélection naturelle sur nos facultés cognitives durant l’hominisation a toutefois été critiquée par certains neurobiologistes. Ils soulignent d’abord la difficulté de connaître avec précision le mode de vie de nos ancêtres.

L’environnement de nos ancêtres était-il celui qu’on pense ?…

Ils se demandent ensuite si le fait de se concentrer sur l’environnement des premiers êtres humains, comme le fait la psychologie évolutive pour tenter d’expliquer nos comportements actuels, est suffisant ? En d’autres termes, ne faudrait-il pas reculer plus loin, et considérer avec autant d’attention les pressions évolutives qui ont façonné les structures cérébrales propres à tous les mammifères, par exemple ?

Ces critiques questionnent aussi le concept de « modules spécialisés » sur lequel s’appuie le raisonnement de la psychologie évolutive. Enfin, comme il est difficile d’avoir des certitudes sur le mode de vie de nos ancêtres du paléolithique, ils se demandent jusqu’à quel point les explications sur les pressions sélectives qui les auraient affectés ne sont-elles pas seulement des histoires parmi tant d’autres possibles.

Des critiques sérieuses, venant surtout de ceux qui étudient concrètement les circuits et la chimie du cerveau, ont été donc été adressées aux plus actifs promoteurs de cette approche évolutive en psychologie. Sans remettre en question l’influence de l’évolution sur notre esprit, ils mettent en garde contre les excès classiques vers lesquels peut mener l’adoption hâtive d’un nouveau paradigme scientifique.

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