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Nous
sommes tous un réseau complexe
Déboulonner
quelques mythes sur le cerveau
La
synapse tripartite mise à mal
Sur
les épaules de Darwin
Daniel
Wegner : un apport scientifique difficile à oublier
Fonctions
de lamygdale : plus diversifiées quon pensait
Cours,
conférences, école des profs
Trois
modèles à revoir en neurosciences
On
nattrape pas une balle en calculant sa trajectoire mais en
bougeant
«
La cognition incarnée », séance 1 : Survol historique
des sciences cognitives et présentation du cours
«
La cognition incarnée », séance 5 : Activité
endogène, oscillation et synchronisation de lactivité
dynamique du cerveau
«
La cognition incarnée », séance 9 : Le débat
sur la spécialisation fonctionnelle du cerveau (ou comment
sortir de la phrénologie)
Évolution
conceptuelle et raffinement dans les explications en neuroscience
La
science, comme la philosophie antique, doit se mettre au service
de « la vie bonne »
Andy
Clark : une vision unifiée du cerveau-corps-environnement
La
petite et la grande histoire des neurosciences
Que
faire quand survient un écart entre théorie et observation
?
La
cognition incarnée enfin devenue « mainstream »
!
Le
geste et la parole, ces deux nouveaux mode de représentation apparus
avec l'hominisation il y a plus de deux millions d'années, ont permis l'apparition
des premiers outils taillés dans la pierre. Les représentations
transmises par le geste et qui ont donné naissance aux techniques relèvent
davantage d'une transmission d'un savoir-faire, donc de la mémoire
procédurale. C'est ainsi que le marteau
remplace le poing et que notre mémoire s'est de même externalisée
permettant de transformer des représentaions mentales en représentations
matérielles. Lorsque l'homme se met debout, les membres antérieurs
perdent leur fonction de portage, la main reprend notamment la fonction de préhension
assurée par la bouche. Ce faisant, elle permet à l'homme de découvrir
la parole. La parole allait par la suite aboutir à
des représentations vocales collectives (les mots et les règles
d'une langue), faisant donc appel à une
mémoire déclarative sémantique. Ces nouvelles possibilités
de représentation ont culminé avec l'écriture qui est sans
doute la forme de mémoire culturelle la plus durable qui peut continuer
à véhiculer une signification en l'absence de l'individu qui leur
a donné forme. | | | Pour les animaux,
seul ce qui a été auparavant codé par les sens peut être
rappelé à la mémoire. Les êtres humains, en revanche,
peuvent se souvenir d'un passé dont ils n'ont pas une expérience
personnelle directe. C'est ainsi qu'ils acquièrent une grande partie de
leurs connaissances et de leur bagage culturel : par la bouche des générations
précédentes, par les écrits qu'ils ont laissé ou par
les objets qu'ils ont fabriqué.
Mais
que ce soit une légende, un document d'archive ou un outil, chaque élément
de notre mémoire collective constitue des traces matérielles du
passé extérieures à nous. Pour que ces traces extérieures
passent dans notre mémoire
individuelle, il doit y avoir une représentation interne de nature
électrochimique qui se constitue dans
les réseaux de neurone de chaque individu. C'est ainsi que la mémoire
collective pourra ensuite, par la bouche ou les mains de cet individu, se transmettre
aux générations suivantes.
Le concept
de " mème ", mis de l'avant par Richard Dawkins en 1976,
tente de décrire cette transmission culturelle en tissant plusieurs parallèles
avec les gènes, une autre entité qui cherche à se répliquer,
mais à un niveau d'organisation inférieur. Comme les gènes,
les mèmes cherchent à se transmettre, mais directement d'un cerveau
à un autre. Leur écosystème, si l'on peut dire, est donc
l'ensemble social, la communauté des cerveaux humains. Les
mèmes correspondent donc à toute unité élémentaire
d'information pouvant se transmettre d'un cerveau à un autre. Ils prennent
des formes aussi variées que des mots, des images, des mélodies,
des gestes, des savoir-faire. Les mèmes se propagent par imitation, par
tradition
orale ou écrite grâce à la mémoire des individus.
Mais les mèmes font aussi appel à une multitudes de " mémoires
externes " à l'être humain comme le
papier, les bandes magnétique, les disques optiques et autres supports
informatiques. La réussite d'un mème
se calcule au nombre de cerveaux qu'il " infecte ". Certains mèmes
contradictoires se retrouvent souvent en compétition, et c'est celui qui
aura le plus grand pouvoir d'attraction qui deviendra le même central, alors
que les autres glisseront peu à peu dans l'oubli.
C'est malheureusement le cas actuellement avec le même du capitalisme qui
a complètement déclassé ses rivaux socialistes ou communistes.
Certains mèmes s'associent aussi entre eux pour plus d'efficacité,
comme le mème de " la prohibition de l'avortement " avec celui
de " la croyance de la vie après la mort ", par exemple.
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Les mèmes peuvent se présenter isolément comme des croyances,
des opinions, des slogans, des trucs du métier, ou groupés en complexes
articulés, comme les doctrines politiques, religieuses ou scientifiques.
Ces dernières sont aussi appelées " paradigmes scientifiques
" depuis que Thomas Kuhn les a caractérisé dans son ouvrage
La structure des révolutions scientifiques en 1962. En définissant
un paradigme comme " un ensemble particulier d'idées auxquelles la
société souscrit à un moment donné ", le concept
de paradigme de Kuhn rejoint celui de " complexes articulés de mèmes
". Un paradigme est un cadre de référence fondamental
sur lequel s'appuient les chercheurs d'une discipline donnée pour structurer
et orienter leurs recherches. Par exemple, la médecine occidentale dominante
actuelle qui explique tous les troubles physiques par des causes physiologiques
et les traite par des soins organiques (médicaments, opérations
)
est le paradigme dominant de la médecine officielle. Pour Kuhn,
l'histoire des sciences n'est pas une montée graduelle et cumulative vers
des théories de plus en plus vraies issues de l'expérience. Elle
est à la fois soumise aux contingences culturelles et sociales du moment
ainsi qu'aux hasards personnels qui peuvent influencer les croyances adoptées
par un groupe de scientifiques à un moment donné. Selon lui,
la science procèderait aussi par bonds: à des périodes calmes,
dominées par un " paradigme ", succèdent des crises de
contestation pouvant déboucher sur des remises en cause radicales des constructions
scientifiques du moment. D'autres diraient simplement que le même central
est alors délogé par un compétiteur mieux adapté au
biotope actuel de cette communauté de cerveau
Modèles
et concepts en neuroscience
Avec les premiers outils et la culture
apparaissent de nouveaux modes de représentation. Biface
lageniforme en silex. Paléolithique ancien. Luisant, Eure et Loir. Source:
Museum d'histoire naturelle et de préhistoire de Chartres. |
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