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Certains membres des sociétés à tradition orale sont de véritables professionnels de la mémoire. Ainsi, les conteurs et conteuses peuvent produire un impressionnant répertoire qui restitue à la communauté des savoirs ancestraux. Toutefois, la transmission des traditions orales entraîne par sa nature divers apports, erreurs ou pertes liées à la nature même des mémoires individuelles.

L'origine de l'écriture réside sans doute dans le dessin ou sa forme simplifiée, le pictogramme. Peu à peu, elle a ensuite évolué vers l'alphabet, ce qui a permis à l'écriture de se démocratiser. En effet, l'enseignement d'un alphabet avec sa trentaine de signes est beaucoup plus aisé qu'apprendre les milliers de signes d'une écriture pictographique. On pense d'ailleurs que l'avènement de la démocratie athénienne à beaucoup à voir avec la démocratisation de l'écriture et de la lecture.
LA MÉMOIRE COLLECTIVE

La mémoire a une fonction essentielle dans l'établissement des sociétés humaines. En effet, tout groupe social se perpétue grâce à des connaissances transmises au fil des générations. Ces comportements et ce savoir-faire peuvent passer dans la mémoire collective de deux façons : par l'oralité ou par l'écriture, les deux grands modes de transmission qui sont apparus successivement au cours de l'histoire.

 

La tradition orale est le principal et presque unique moyen de conservation des acquis du passé dans les sociétés sans écriture. L'ensemble des énoncés oraux qui constituent cette tradition expriment aussi bien les règles de conduite individuelle que celles des relations sociales. Parmi eux, on retrouve les mythes fondateurs, les récits historiques, les devises, les proverbes, les contes et les récits légendaires, les chants, les poèmes, les invocations, etc.

Dans ces sociétés sans écriture, d'autres supports que le langage permettent aussi de réactualiser des savoirs. Ainsi les rituels, notamment dans le domaine religieux, comportent des gestes qui sont un rappel non seulement des croyances mais aussi des faits passés: fondation d'un village, alliance entre divers groupes, partage d'un repas, etc. Mais, au fil du temps, le sens de ces séquences sacrées peut être perdu par les acteurs sociaux, qui n'en reproduisent plus que la forme.

 

Tout comme la parole, l'écriture permet de stocker et d'échanger de l'information. Mais si les sociétés humaines semblent utiliser un langage articulé depuis environ 100 000 ans, l'écriture ne serait apparue que depuis un peu plus de 5 000 ans.

L'écriture fut à l'origine d'un basculement fondamental de la civilisation. Elle favorisa l'apparition des grandes villes, des codes de lois, des comptes de marchandises et du commerce en remplacement du troc. D'ailleurs, la frappe de la monnaie constitue une autre forme de stockage de données rendue possible par l'écriture.

Certains anthropologues associent l'invention de la logique, de la science et de la philosophie à celle de l'écriture alphabétique. Enfin, la pédagogie, c'est-à-dire la transmission élargie de ces connaissances, bénéficia aussi grandement de l'avènement de l'écriture.


 

Tablette d'argile (2 400 ans av. J.-C.) en écriture cunéiforme

 

L'invention de l'écriture permet pour la première fois à l'être humain de conserver de façon très précise à l'extérieur de son cerveau des traces de ses apprentissages. Du coup, elle crée l'histoire, cette discipline qui interprète les traces écrites du passé.

Outil : L'Histoire comme discipline scientifique

 

 

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