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Quelques règles simples peuvent faciliter
l’organisation concrète de la vie quotidienne avec
une personne Alzheimer. Ainsi, un environnement stable est de mise à la
maison. Avoir la même routine, que ce soit pour les repas ou pour le coucher,
rassure le patient. Simplifiez aussi les tâches
que le patient doit accomplir. Par exemple, pour le choix des vêtements
le matin, n'offrez que deux choix et préparez-les à l'avance. Cela
dit, il est également important, afin de stimuler leurs capacités
restantes, que la personne Alzheimer puisse continuer de faire un certain nombre
d’activités domestiques, même simplifiées. La
perte d'orientation dans le temps et l'espace est un symptôme caractéristique
de la maladie d'Alzheimer. On peut aider le patient à se situer dans le
temps en installant des calendriers ainsi que des horloges dont l'heure est indiquée
avec des chiffres. Pour l’orientation dans l’espace, on évitera
de déplacer les repères familiers du patient, comme les meubles.
Quand cela s’avérera nécessaire, on pourra aussi utiliser
des indices visuels, comme l’image d’une toilette collée sur
la porte de la salle de bain, etc. La déambulation,
un phénomène fréquent lié à l’Alzheimer,
doit pouvoir s’effectuer sans risque. À l’intérieur,
éviter l'encombrement inutile, les sols glissants, rangez les médicaments,
les objets tranchants et verrouiller les pièces où il n’est
pas souhaitable que le patient aille. À l’extérieur, veillez
à ce qu’il ait toujours avec lui une carte ou un bracelet sur lequel
est indiqué son état de santé, ainsi que des numéros
de téléphone au cas où il s’égarerait. |
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LE SOUTIEN FAMILIAL ET SOCIAL | | L’entourage
familial et le réseau social jouent un rôle fondamental dans
le ralentissement des pertes cognitives des personnes souffrant d’Alzheimer.
Le soutien social est même considéré comme une composante
du traitement puisqu’il protège les capacités cognitives des
patients, même en présence des lésions
cérébrales caractéristiques de la maladie. Du
reste, avoir une vie sociale riche et être impliqué dans sa communauté
sont non seulement des facteurs
de prévention de l’Alzheimer, mais aussi des comportements reconnus
pour favoriser le bien-être chez tous les individus. Il
faut donc éviter que la personne Alzheimer ne s’isole et favoriser
sa vie sociale. Mais pour cela, il faut pouvoir bien communiquer avec elle. Or
différentes stratégies ou attitudes peuvent faciliter grandement
cette communication. En voici quelques-unes. Pour qu’il
y ait communication, il faut d’abord qu’il y ait contact visuel et
attention.
Plus les déficits cognitifs de la personne atteinte seront grands, plus
il faudra s’assurer de cette étape préalable à l’échange
verbal, en approchant la personne de l’avant, en établissant un contact
visuel, et en se présentant si nécessaire. Parlez
ensuite lentement et calmement, en établissant un climat serein et apaisant.
Un peu d’humour ne nuit pas. Faites des phrases courtes, avec une seule
idée à la fois, et utilisez des mots simples. Si vous parlez d'une
personne absente, reprenez constamment son nom au lieu de recourir à « il »
ou à « elle ». Appuyer vos énoncés
d’indices visuels quand c’est possible, en faisant des gestes évocateurs
par exemple. Encouragez la conversation en ayant une
écoute attentionnée. À mesure que l’Alzheimer
progresse, la personne éprouve en effet des difficultés à
formuler ses idées, surtout les plus abstraites. Son visage est aussi moins
expressif et son vocabulaire s'appauvrit. Si vous ne saisissez pas ce qu’elle
raconte, ne posez qu'une question à la fois en lui laissant le temps de
répondre. Évitez de l’interrompre, de la critiquer ou de trop
argumenter. Si vous avez à dire non, soyez
diplomate. Utilisez des formules comme « c’est une bonne idée,
mais nous n’avons pas le temps », « j’aimerais
bien pouvoir, mais je ne peux pas aujourd’hui » ou « peut-être
une autre fois », plutôt qu’un non catégorique sans
explication. De même, formulez vos suggestions
de façon positive et utilisez la diversion. À la place de dire par
exemple « je n’ai pas le goût de rester encore à
la maison », proposez plutôt « d’aller dans
ce joli petit parc où l’on ne va pas souvent ». Soyez
attentif au langage non verbal du patient, lorsqu’il manifeste de la frustration
ou lorsqu’il répète les mêmes questions qui peuvent
traduire un malaise. Faites alors preuve de sollicitude
et de compassion
et n’ayez pas peur de toucher doucement le bras de la personne ou de la
serrer dans vos bras. La reconnaissance des marques d’affection reste intacte
très longtemps chez la personne atteinte d’Alzheimer. De
même, bien qu'elle perde au fil du temps sa capacité
à former de nouveaux souvenirs, la personne atteinte d’Alzheimer
conserve son passé lointain. On doit donc maintenir une relation d'adulte
à adulte avec elle et ne pas la considérer comme un enfant. Évitez
aussi de parler d’elle comme si elle n’était pas là,
ce qui peut être blessant si elle comprend. Et soyez conscient du message
que peut transmettre votre corps ou vos expressions, des choses que peut souvent
encore ressentir le patient. Toutes ces attentions
exigent donc beaucoup de temps et d’énergie aux proches des patients
Alzheimer qu’on appelle les « aidants naturels ».
De sorte qu’on s’est rendu compte que « l’aide
aux aidants » était toute aussi déterminante que
l’attention apportée aux personnes atteintes elles-mêmes.
Pour les proches, il est important d’analyser
le résultat de ses interventions et, le cas échéant, de corriger
certaines erreurs. Car en plus des troubles cognitifs qui l’affligent, la
personne Alzheimer a souvent des comportements problématiques comme de
l’agitation, de la désinhibition ou de l’agressivité.
Ceux-ci peuvent être dus à des malaises physiques comme les effets
secondaires de médicaments, mais aussi à des éléments
de leur environnement qui sont inadéquats, bruyants, difficiles à
trouver pour eux, etc. Une observation attentive des conditions où surviennent
ces comportements problématiques permet souvent d’y trouver une solution. |
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