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Certains chercheurs
estiment que l’amygdale pourrait avoir des circuits
pré-câblés mais normalement non connectés
aux circuits qui provoquent la réponse
émotionnelle. Le traumatisme de départ (par exemple le
bébé singe qui voit sa mère avoir peur
d’un serpent ), ne ferait alors que « brancher
» ce circuit plutôt que de le construire de toute
pièce.
On peut donc imaginer que le cerveau de certaines personnes,
à cause d’influences précoces ou de leur
génétique (des circuits pré-câblés
particulièrement sensibles par exemple), peut réagir
à certaines expériences traumatisantes en développant
une phobie.
Il semble aussi que l’extinction dépende du même
mécanisme synaptique d’apprentissage que la peur
conditionnée dans l’amygdale ou que la mémoire
explicite à long terme dans l’hippocampe: l’activation
de récepteurs
NMDA. Ainsi, si les récepteurs NMDA sont bloqués,
l’extinction s’en trouve perturbée et l’amygdale
n’apprend pas à inhiber un souvenir particulièrement
anxiogène.
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LES MARQUES DE L'ANXIÉTÉ DANS
LES CIRCUITS DE L'AMYGDALE |
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On a longtemps cru qu’une sensation, une émotion ou
une pensée correspondait
à l’activité d’une région
cérébrale particulière relativement
isolée des autres. Cette vision cède cependant
de plus en plus sa place à une autre, plus sophistiquée,
où les représentations neuronales résultent
de l’activité de multiples circuits distribués
dans différentes parties du cerveau, et interagissant
d’une façon dynamique.
Dans le cas des troubles anxieux, les
multiples connexions nerveuses entre les différents noyaux de l’amygdale semblent être
le lieu où s’inscrivent les peurs conditionnées
à l’origine des différentes manifestations
excessives de l’anxiété.
La possibilité
de se libérer de ces peurs enfouies au fond de notre
amygdale résiderait cependant dans la vaste
étendue de notre surface corticale responsable de notre
pensée rationnelle. Celle-ci, grâce
à sa grande plasticité,
peut venir inhiber suffisamment les structures sous-corticales
pour contenir les peurs devenues inappropriées. C’est
le phénomène de l’extinction
exploité dans les thérapies comportementales.
Plusieurs expériences, dont celles de Quirk, Repa et
LeDoux, appuient ce modèle. Ceux-ci ont fait des enregistrements électrophysiologiques
dans les neurones de l’amygdale de rats soumis à
un son produisant une peur conditionnée. Ils ont alors
observé une augmentation dramatique de la réponse électrique
des neurones de l’amygdale lorsque le son était émis.
De plus, cette augmentation d’activité était
bel et bien renversée suite à l’extinction
du conditionnement. |
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![](i_08_cl_anx_1a.jpg) |
Grâce à des enregistrements simultanés dans différentes
cellules, ces chercheurs ont également pu observer les relations
qu’entretenaient les cellules entre elles. Ainsi, le conditionnement
augmentait le couplage entre certains neurones, de sorte que la probabilité
que deux neurones fassent feu en même temps était
grandement augmentée. Mais l’observation la
plus intéressante fut de constater que, pour certaines
cellules, ce couplage n’était pas diminué par
l’extinction.
Le conditionnement semble donc créer dans l’amygdale des « assemblées
de neurones » particulières dont plusieurs sont résistantes à l’extinction.
Bien qu’encore spéculative, cette expérience appuie aussi
d’autres observations à l’effet que la trace d’une peur
conditionnée serait permanente et que ce serait l’inhibition corticale
qui serait responsable de l’extinction.
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