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Sur
les épaules de Darwin
Lexercice
régulier : un remède contre lanxiété
«
La cognition incarnée », séance 12 : Influences
émotionnelles de lenvironnement social (complémentarité
du système nerveux, hormonal et immunitaire)
Danciens
sujets mis à jour
Évolution
conceptuelle et raffinement dans les explications en neuroscience

Des
dogmes qui tombent
Certains médecins ne se gênent
pas pour dire que les antidépresseurs comme le Prozac, le Zoloft ou le
Paxil sont prescrits trop souvent et trop largement. Ils rappellent que ces médicaments
peuvent causer des effets secondaires bien plus sérieux que ceux reconnus
par les compagnies pharmaceutiques qui les fabriquent. Ceux-ci incluent des dysfonctions
sexuelles, des syndromes de sevrage, des hallucinations visuelles, des nausées,
des étourdissements et de l’anxiété. Mais
plus important encore, ils insistent sur le fait que l’efficacité
relative de ces médicaments suggère que la dépression n’est
qu’un problème biologique parmi d’autres alors qu’il
s’agit d’un problème biopsychosocial complexe. Ce dernier peut
d’ailleurs souvent être amélioré sans drogue par les
psychothérapies ou simplement par l’exercice aérobie, comme
le jogging ou la danse. | | |
LES ANTIDÉPRESSEURS ET LA CROISSANCE DE NOUVEAUX NEURONES |
| L’observation
récente que de nouveaux neurones pouvaient naître dans l’hippocampe
du cerveau humain adulte est venu battre en brèche un dogme vieux de près
de cent ans (voir la capsule histoire ci-contre).
De plus, la découverte que cette neurogenèse semble très
importante dans l’hippocampe, et plus particulièrement dans sa partie
appelée gyrus dentelé, est très excitante pour ceux qui cherchent
à comprendre l’effet bénéfique à long terme
des antidépresseurs qui élèvent le taux de sérotonine,
comme le Prozac par exemple.
En effet, des expériences n’ont pas tardé à montrer
qu’il naissait dans l’hippocampe de rats traités au Prozac
70 % de nouveaux neurones de plus que dans le cerveau des rats normaux. En d’autres
termes, la sérotonine semble promouvoir la neurogenèse dans l’hippocampe.
C’est à partir de cette observation que s’est constitué
l’hypothèse d’un lien entre la dépression et la neurogenèse.
Ce lien n’étonna pas les
psychologues qui savent depuis longtemps qu’un stress intense ou prolongé
peut déclencher une dépression. Or le stress inonde le cerveau de
certaines hormones comme les
glucocorticoïdes qui sont reconnues pour diminuer la neurogenèse
et même détruire des neurones, justement dans le gyrus dentelé
de l’hippocampe. Il semble donc y avoir au moins
une corrélation entre la neurogenèse dans l’hippocampe et
l’état plus ou moins dépressif d’une personne. Sans
pouvoir dire que la cause de la dépression résiderait dans une neurogenèse
rendue déficiente par le stress, certains chercheurs croient possible que
la reprise de la naissance de nouveaux neurones dans l’hippocampe stimulée
par les antidépresseurs pourrait permettre au patient de se construire
de nouvelles images mentales positives qui redonnent confiance en l’avenir.
Il y aurait donc de
plus en plus de faits qui appuient l’hypothèse qu’une baisse
de la neurogenèse dans l’hippocampe serait associée au déclenchement
d’une dépression et qu’une hausse du taux de naissance cellulaire,
toujours dans l’hippocampe, serait un facteur causal de guérison.
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