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Lhippocampe
entier révèle ses secrets
Rythmes
cérébraux : osciller pour mieux lier
Rythmes,
douleur et conscience chez les invertébrés
Cerveau
dynamique en 3D : splendide mais flou explicatif
Intégration
et conscience : jamais deux sans trois !
«
La cognition incarnée », séance 5 : Activité
endogène, oscillation et synchronisation de lactivité
dynamique du cerveau
Neurobiologie
de la mort : on a réussi à enregistrer la vague de
dépolarisation finale
Premier
atlas virtuel en 3D de toutes les cellules du cerveau de souris
L’enregistrement d’un
EEG est complètement indolore et non invasif puisque les électrodes
d’enregistrement sont simplement collées sur la peau du crâne.
Les différents tracés de l’EEG correspondent aux différences
de potentiels électriques détectés entre ces différentes
électrodes. D’où vient cette différence ? Principalement
de l’activité plus ou moins grande, selon les régions, des
neurones des différentes
couches du cortex cérébral. Mais la contribution
de chaque neurone pris individuellement est extrêmement faible. De plus,
le signal doit traverser plusieurs couches de tissu comme les
méninges, l’os du crâne et la peau pour atteindre
les électrodes, ce qui diminue d’autant plus le signal. Le signal
perçu par l’EEG ne peut donc correspondre qu’à l’activité
simultanée de plusieurs milliers de neurones. |
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L'ORIGINE NEURONALE DES ONDES CÉRÉBRALES | | Grâce à
un appareil appelé électroencéphalographe
(voir capsule outil à gauche), on peut avoir une idée de l’activité
globale de grands ensembles de neurones dans le cerveau. L’électroencéphalogramme
(ou EEG) ne nous dira donc jamais à quoi peut penser une personne, mais
il peut dire si une personne est en train de penser, si elle est seulement éveillée
ou encore si elle dort. Plus précisément,
l’amplitude de ce signal (qui se traduite par un déflection plus
ou moins importante sur le tracé de l’EEG) sera proportionnelle au
degré de synchronisation de l’activité nerveuse des neurones
d’une région donnée du cortex.

D’après : Neurosciences,
Bear, Connors, Paradiso, Éditions Pradel, 2002. | En
effet, quand un groupe de neurones est excité simultanément, leurs
faibles signaux s’additionnent et deviennent perceptibles pour les électrodes
à la surface du crâne. À l’opposé, lorsque les
stimulations que reçoivent les
dendrites d’un groupe de neurones ne sont pas synchronisées,
le tracé de l’EEG correspondant à la sommation de ces signaux
est faible et irrégulier. | On
peut dire, grosso modo, que lorsque le cortex est engagé dans l’analyse
d’information provenant d’une stimulation sensorielle ou d’un
processus interne, l’activité de ses neurones est relativement élevée
mais également peu synchronisée. Chaque petit groupe de neurones
étant activé par des aspects différents de la tâche
cognitive à résoudre, la synchronisation est donc faible et par
conséquent l’amplitude de l’EEG aussi. Les
ondes bêta seront alors dominantes. Au contraire,
durant le sommeil profond, les neurones corticaux ne sont plus impliqués
dans le traitement de l’information et plusieurs d’entre eux sont
en plus stimulés par le
même influx lent et rythmique en provenance du thalamus. La synchronisation
forte amène alors l’EEG de fortes amplitudes caractéristique
des ondes
delta. Mais quelle est
l’origine de cette activité rythmique du cerveau ? Il semble que
la synchronisation des oscillations périodiques dans le cerveau puisse
être produite de deux manières différentes. Des neurones peuvent
d’abord être activés de manière synchrone parce qu’ils
subissent tous l’influence d’un générateur unique,
ou pacemaker. Ou alors ils se donnent eux-mêmes le rythme
en s’excitant et s’inhibant mutuellement.
Si l’on compare une population
de neurones à un orchestre, on peut dire que les neurones suivent simplement,
dans le premier cas, les indications du chef d’orchestre.
Le deuxième cas de figure s’apparenterait plutôt
à une séance d’improvisation jazz, où chaque musicien
s’accorde aux autres en les écoutant et en les regardant. Ou
encore lors d’un rappel après un concert, quand les spectateurs applaudissent,
il n’est pas rare qu’ils se mettent spontanément à frapper
des mains en cadence pour avoir droit à un rappel. Pourtant, personne ne
les a coordonné pour qu’ils arrivent à ce rythme. Comme les
gens ne peuvent battre des mains que dans une étroite bande de fréquence,
il leur est facile, en entendant un début de rythme se développer,
d’accélérer ou de ralentir un peu pour se mettre en phase.
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Source : Neurosciences, Bear,
Connors, Paradiso, Éditions Pradel, 2002. |
C’est un peu ce qui se produit dans
un réseau de neurones. Ici, le moyen d’interaction n’est pas
visuel ou sonore, mais se fait par des connexions excitatrices ou inhibitrices.
Et comme ces neurones ne peuvent émettre des potentiels
d’action que dans une fenêtre de fréquences limitée,
des synchronisations d’abord partielles peuvent s’accentuer et générer
des rythmes importants. | |