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Les dendrites des neurones
pyramidaux corticaux reçoivent de nombreuses connexions
d’autres neurones. Quand ces axones afférents
sont activés, leurs extrémités relâchent
des neurotransmetteurs qui peuvent être soit excitateurs
ou inhibiteurs pour les neurones pyramidaux. S’il s’agit
d’un neurotransmetteur excitateur comme le glutamate par
exemple, sa fixation sur ses
récepteurs post-synaptiques amène
l’ouverture de canaux. Des
ions positifs entrent alors à l’intérieur
de la dendrite du neurone pyramidal, générant
un courant entrant positif et rendant le milieu extracellulaire
légèrement négatif. Comme le potentiel
post-synaptique excitateur se propage ensuite de la dendrite
vers le soma, il se crée un déplacement d’ions
qui crée un autre faible courant électrique,
parallèle à la surface membranaire celui-là.
C’est la sommation de ces courants
plus ou moins synchrones produits par des milliers de neurones
corticaux que l’électrode de surface de l'électro-encéphalographe
va détecter et comparer à une seconde électrode
située à une certaine distance sur le crâne.
Par convention, un courant plus négatif sera représenté
sur le tracé de l’EEG par une déflection
vers le haut. |
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L'ORIGINE NEURONALE DES ONDES CÉRÉBRALES |
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L’électroencéphalogramme (ou
EEG) permet de visualiser l’activité
globale des neurones du cortex cérébral. Ses
tracés oscillent
selon certains rythmes qui reflètent les fluctuations
de l’état de vigilance du sujet.
Ces rythmes oscillatoires dépendent en partie de l’activité
de neurones du thalamus et des boucles de rétroaction
qu’ils entretiennent avec le cortex (voir encadré).
Ces neurones du thalamus peuvent en effet être considéré
comme des oscillateurs neuronaux à un seul neurone puisque
ces neurones ont une activité rythmique spontanée.
C’est grâce à un ensemble particulier de canaux
ioniques dépendants du potentiel de membrane que ces cellules
sont capables d’émettre des potentiels
d’action selon un certain rythme sans être obligé de
subir une quelconque influence extérieure.
Mais comment certains neurones du
thalamus, lorsqu’ils
s’activent de façon rythmique, peuvent représenter
un pacemaker puissant pour l’ensemble du cortex ? La puissance
de cette influence thalamique vient du fait que l’activité rythmique
spontanée des neurones du thalamus se synchronise par
des mécanismes d’association
semblables à ceux des oscillateurs à plusieurs
neurones. Ainsi, une population de neurones du thalamus relativement
limitée réussit, par l’entremise de riches
projections thalamocorticales, à entraîner un groupe
de neurones corticaux beaucoup plus important à
osciller au rythme de la mesure thalamique. Des lésions
thalamiques peuvent d’ailleurs réduire ou abolir
complètement ces oscillations corticales.

D’après :
Neurosciences, Purves, Augustine, Fitzpatrick, Katz, LaMantia,
McNamara, Williams, De Boeck Éd., 2003. |
Activité
d’un neurone cortical montrant le mode oscillatoire
associé au sommeil et l'activité tonique propre à l'éveil. |
Les neurones du thalamus qui projettent
leur axone vers le cortex ont une autre propriété électrophysiologique
importante. Ils peuvent basculer entre deux états stables :
cette activité oscillatoire spontanée que
l’on vient de décrire et qui leur est intrinsèque,
et une activité tonique qui survient
lorsque les neurones sont dépolarisés.
Cette dépolarisation, qui survient durant l’éveil, est
induite par le système réticulaire activateur
du tronc cérébral. C’est dans cet état
de décharge tonique durant l’éveil qui
les neurones thalamocorticaux peuvent transmettre au
cortex des informations sur les stimuli périphériques.
À l’inverse, l’hyperpolarisation des neurones
thalamiques stabilise leur état oscillatoire. Ce sont
les neurones GABAergiques du noyau réticulaire du
thalamus, grâce à leurs contacts synaptique inhibiteurs
avec les neurones thalamocorticaux, qui provoque l’hyperpolarisation de
ceux-ci. Ces neurones GABAergiques reçoivent à la
fois des projections du tronc cérébral et du cortex.
Lorsqu’ils émettent des potentiels d’action,
ils hyperpolarisent les neurones thalamocorticaux qui entrent
en activité oscillatoire.

Lors d’un fuseau du sommeil, ce
phénomène observable surtout durant le stade II
du sommeil lent, les trains d’influx émis par les
cellules réticulaire thalamiques GABAergiques hyperpolarisent
les neurones thalamocorticaux (flèches rouges) et leur
font émettre des potentiels d’action (pointes rouges).
Ceux-ci sont transmis aux neurones corticaux et leur sommation
produit les
fuseaux du sommeil enregistrés sur l’EEG.
D’après : Neurosciences,
Purves, Augustine, Fitzpatrick, Katz, LaMantia, McNamara, Williams,
De Boeck Éd., 2003.
Lorsqu’ils sont dans cet état
d’activité oscillatoire,
les neurones thalamocorticaux synchronisent pour ainsi
dire les neurones corticaux avec eux, entraînant
ainsi une déconnexion du cortex par rapport au monde extérieur.
Cette déconnexion est évidemment au maximum durant
le stade
IV du sommeil à ondes lentes, là où l’EEG
a la fréquence la plus basse et l’amplitude la plus élevée.
Ce sont aussi les périodes de la nuit où c’est
le plus difficile de réveiller quelqu’un. | |