Les phobies sont parmi les troubles
anxieux les plus communs. On estime qu’environ 10 % des gens seront aux
prises avec une phobie au cours de leur vie.
La plupart des enfants passent par
des périodes où ils ont peur de l'obscurité, des monstres
ou d'inconnus. Cela fait partie du processus naturel de développement.
À l’adolescence, l'image de soi et la façon dont les autres
nous perçoivent deviennent souvent une source d’anxiété.
Encore une fois cependant, celle-ci fait partie d’un processus normal et
s'atténue habituellement avec le temps. C’est lorsque ces peurs persistent
et qu’elles deviennent incapacitantes qu’on commence à parler
de phobies.
LES PHOBIES
Une phobie est une peur excessive
d’une chose ou d’une situation particulière. Elle pousse la
personne qui en souffre à vouloir à tout prix éviter l’objet
de sa phobie.
Si l’évitement devient impossible, la personne
devient en proie à une anxiété dont les symptômes sont
bien connus : transpiration, respiration bruyante, accélération
des battements cardiaques, étourdissements ou même évanouissement.
Contrairement à la
peur normale qui est une réaction utile pour éviter un danger
réel, la réaction d'effroi générée par une
phobie est complètement irrationnelle et disproportionnée par rapport
aux véritables risques encourus.
L’anxiété provoquée
par la situation redoutée (ou parfois même sa simple représentation
sur une image !) peut devenir si intense qu'elle déclenche parfois une
crise de panique.
Ainsi,
des danger potentiels pour nos
ancêtres comme les insectes, les serpents et les hauteurs sont parmi
les phobies spécifiques les plus répandues. D’autres phobies
ont pour objet particulier le sang, les microbes, les orages, les vols aériens,
les vomissements ou même la peur d’arriver en retard.
Outre
les phobies spécifiques, il existe d’autres
types de phobies qui sont, à bien des égards, encore plus invalidantes….
Un comportement d’évitement
est une réponse comportementale apprise suite à un
renforcement négatif. Si par exemple vous êtes un animal
qui va s’abreuver à un point d’eau et qui y rencontre un prédateur
affamé, il est bon de prendre l’habitude d’éviter ce
point d’eau. La même chose pour un humain qui fait une mauvaise rencontre
dans un parc par exemple.
Les comportements d’évitement
deviennent vite des habitudes inconscientes qui peuvent aider les personnes phobiques
à gérer leur peur. Poussées à l’extrême
cependant, ils peuvent aussi les couper d’une foule d’activités.
Les troubles anxieux peuvent coexister;
autrement dit, un individu peut être atteint de deux troubles à la
fois. Les personnes ayant une phobie sociale et celles atteintes d’un trouble
panique sont aussi susceptibles à l’agoraphobie. En outre, les phobies
et le trouble panique sont souvent associés à d’autres problèmes
de santé mentale, comme la
dépression ou l’alcoolisme.
LES TROUBLES PANIQUES
Une attaque de panique est
une crise aiguë d'angoisse accompagnées de troubles physiques souvent
très pénibles comme des sensations de "souffle coupé"
ou d'étouffement, des étourdissements, des palpitations cardiaques,
des bouffées de chaleur ou des frissons, et même la peur de devenir
fou ou de mourir.
Lorsqu’un
médecin diagnostique un « trouble panique » chez un patient,
c’est que celui-ci a subi plus qu’une simple attaque de panique isolée.
En effet, les troubles paniques se caractérisent par la récurrence
d’attaques de panique survenant de façon imprévisible, sans
éléments déclencheurs apparent. Car contrairement aux phobies,
les attaques de panique peuvent se produire en l’absence de stimuli extérieurs
particuliers. Elles seraient plutôt initiées par des réactions
physiologiques internes…
Le
patient qui souffre de troubles paniques vit donc constamment avec la peur d'être
victime malgré lui d’une crise. Il peut aussi éprouver une
angoisse supplémentaire en pensant aux conséquences possibles de
ces crises sur son entourage. On parle ainsi de trouble
panique avec agoraphobie lorsqu’une personne craint les situations où
il pourrait être difficile de cacher son malaise, de s’enfuir ou de
trouver du réconfort en cas d’attaque de panique. Ces personnes cherchent
consciemment à éviter les situations qui risqueraient de déclencher
chez elle une crise de panique.
Toute personne exposée à
un événement traumatisant s’en ressent généralement
au cours des premières semaines qui suivent l’événement.
Pour la plupart d’entre elles, les symptômes disparaîtront cependant
au cours du premier mois. De 50 à 65 % environ de ceux ayant vécu
un traumatisme se rétabliront pendant la première année.
Autour de 10 à 20 % d’entre eux seront frappées d’incapacité
pendant plusieurs années. Chez les combattants vétérans,
ce chiffre pourrait atteindre plus de 50 %. Pour certains, des années peuvent
s'écouler avant que les symptômes apparaissent.
ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE (EPST)
L'état de stress post-traumatique,
ou ESPT, est le nom donné aujourd’hui à ce qu’on appelait
au début du siècle la "psychose traumatique". Ce état
survient lorsque la personne est le témoin ou la victime d’un événement
traumatisant et qu’elle devient par la suite hantée par les souvenirs
de cette tragédie au point où cela interfère avec son fonctionnement
normal.
Les survivant(e)s de viol, de mauvais traitements durant l’enfance,
d’une guerre ou d’une catastrophe naturelle sont parmi ceux qui présentent
fréquemment ce trouble. Celui-ci se manifeste d’abord par des flash
back de l'événement terrifiant. Le souvenir d’images de la
catastrophe, des cris ou des odeurs qui lui sont associés semblent plus
vrais que la mémoire ordinaire et peuvent être d'une extraordinaire
précision. Les gens disent d’ailleurs souvent revoir la scène
comme s'ils y étaient. Une personne atteinte d'ESPT peut par exemple, en
plein milieu d'une conversation, sembler distraite, le regard vague et fixe. Il
est fort probable qu’elle soit alors hantée par la scène traumatisante.
L’état de stress post-traumatique amène
aussi presque inévitablement des troubles
du sommeils. Les cauchemars sont courants et même si la personne atteinte
d'ESPT ne pense pas consciemment à l'événement, son sommeil
peut tout de même être perturbé.
Les personnes atteintes
de ce syndrome ont aussi de la difficulté à prendre plaisir aux
choses qui leur plaisaient auparavant. Elles évitent la compagnie des autres
et deviennent généralement plus passives. Un sentiment d'engourdissement
émotif les empêche bien souvent d’éprouver des sentiments
comme de la tendresse ou encore du désir sexuel.
Enfin, la personne en ESPT est souvent hyperactive,
a de la difficulté à se concentrer, et est souvent nerveuse et irritable.
Ces symptômes ont été regroupés en
trois grandes catégories pour mieux les cerner…
Le TOC peut se manifester à
divers degrés de sévérité. On connaît par exemple
le cas d’une femme qui devait toucher toutes les dalles de pierre de
sa maison avant de quitter sinon elle était convaincue qu’il lui
arriverait malheur. Mais cela n’est rien à côté de d’un
homme qui prenait jusqu’à trois heures pour placer sa chambre
le matin…
Des figures connues ont souffert
du TOC. L’homme d’affaire Howard Hughes et le chanteur Michael Jackson
avec une peur maladive des microbes, par exemple. Pour sa part, Louis XIV était
obsédé par le souci de symétrie. Quant au poète, dramaturge
et biographe Samuel Johnson (1709-1784), il faisait toujours certains gestes en
passant sous un cadre de porte, ne marchait jamais sur les lignes de trottoir,
etc.
TROUBLE OBSESSIONNEL-COMPULSIF (TOC)
Il nous arrive tous de revenir
vérifier si l’on a bien verrouillé la porte ou de s’imaginer
donnant une raclée à tel collègue de travail détestable.
Mais lorsque l’on revient 20 ou 30 fois voir si la porte est bien barrée
ou que des pensées agressives nous rendent incapables de nous concentrer
sur notre travail, on entre dans le monde étrange du trouble obsessionnel-compulsif
(familièrement appelé « TOC »).
Affectant
essentiellement notre liberté de pensée et d’agir, le TOC
est à juste titre considérés comme une véritable «
prison de l’esprit ». Ils constituent un dérèglement
d’une fonction proprement humaine, le doute.
Mais
contrairement aux aux joueurs compulsif qui ont aussi une envie irrépressible
de s’exécuter, les victimes du TOC, eux, n’en retirent aucun
plaisir.
Ils en souffrent même énormément, conscient du caractère
irrationnel et ridicule de leurs compulsions. Pour cette raison, beaucoup de gestes
obsessionnels sont d’ailleurs accomplis en secret, ce qui renforcent le
stress associé à cette affection.
Certaines personnes
comparent le TOCà un « hoquet mental » dont on n'arrive pas
à se débarrasser parce que les compulsions, bien que très
dérangeantes, dissipent temporairement l’inquiétude encore
plus grande suscités par les obsessions.
On
distingue en effet les obsessions, ou pensées non voulues, des compulsions,
qui sont les comportements incontrôlables destinés à apaiser
les obsessions. Une personne sera obsédée de propreté et,
pour se calmer, va se laver les mains de façon compulsive jusqu'à
ce que sa peau soit à vif. Ou encore une autre se demandera continuellement
si elle a frappé quelqu'un avec sa voiture (l’obsession) et conduira
dans le même quartier pendant des heures jusqu'à ce que le doute
disparaisse (la compulsion).
Le TOC affecte un peu plus de 2
% de la population partout dans le monde, soit une personne sur 40 environ. Il
n’épargne aucun groupe ethnique et affectent également les
hommes et les femmes.
Dans la moitié des cas, les symptômes
apparaissent durant l'enfance, mais ce n'est souvent qu'à l'adolescence
ou au début de l'âge adulte que le trouble est diagnostiqué.
En fait, les gens qui souffrent de TOC ont tendance à vivre en secret leurs
problèmes de crainte de passer pour fou. Par conséquent, il s’écoule
en moyenne une dizaine d’années entre l’apparition des premiers
symptômes et le début d’un traitement
qui s’avère en plus souvent très efficace. Trois
ou quatre médecins auront alors été consulté avant
d’avoir le bon diagnostic…
Les deux tiers des gens atteints
d’un TOC feront également un
épisode dépressif au cours de leur vie.
L’anxiété généralisée
est l’un des troubles anxieux le plus commun. Les études montrent
qu'au moins une personne sur vingt, soit 5 % des gens, en souffriront au cours
de leur vie. Ceux-ci vont généralement consulter un médecin
au début de la vingtaine et vont même avouer être extrêmement
anxieux depuis l’enfance.
Le trouble d'anxiété généralisée
est aussi deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes.
Comme tous les troubles chroniques, les personnes qui en souffrent traversent
des périodes plus calmes et d’autres plus difficiles.
TROUBLE DE L'ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE
(TAG)
Il est normal qu’une personne
sans emploi craigne de sombrer dans la pauvreté. Comme il est normal qu’un
enfant malade suscite de l’anxiété chez ses parents.
Cependant, si vous avez un emploi stable ou des enfants en santé et
que vous passez néanmoins la journée à vous en faire à
propos de votre situation financière ou du bien-être de vos enfants,
vous souffrez sans doute du trouble d'anxiété généralisée.
Les gens souffrant du trouble d'anxiété
généralisée ont donc le même genre de préoccupation
que tout le monde (argent, santé, famille, emploi, etc.), mais y accordent
une importance démesurée et constante. Ils sont presque constamment
inquiets et s’attendent toujours au pire même si aucune
raison objective ne justifie cette inquiétude excessive. Il leur devient
alors extrêmement difficile de mettre leurs préoccupations de côté
pour se concentrer sur leurs activités quotidiennes.
À
force d’avoir ainsi les nerfs à fleur de peau, l’anxiété
généralisée produit toute sorte de symptômes caractéristiques
dont la fatigue chronique, l’humeur irritable, la difficulté à
se concentrer, les maux de tête, les tensions musculaires ou l’insomnie.
Lorsqu’une telle anxiété perdure pendant plus de six
mois sans que l’on puisse mettre le doigt sur aucune cause précise,
le diagnostique de trouble d'anxiété généralisée
s’applique généralement.