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Nos neurones miroirs préfèrent nos mouvements préférés

Huit problèmes avec les neurones miroirs

Une autre catégorie de neurones présents dans l’aire F5, les neurones «canoniques», pourraient aussi, à l’instar des neurones miroirs, être impliqués dans nos facultés langagières. Ces neurones canoniques ont la particularité de s’activer à la simple vue d’un objet saisissable. Si par exemple un singe regarde un ballon, les neurones canoniques qui s’activent sont les mêmes que ceux qui vont s’activer si le singe décide de prendre réellement le ballon. À l’opposé, ses neurones miroirs ne sont pas activés à la seule vue du ballon, mais seulement si le singe voit un congénère le prendre ou s’il le prend lui-même.

DES NEURONES MIROIRS À LA BASE DE LA COMMUNICATION ?

Mis en évidence en 1992 par des chercheurs de l’Université de Parme en Italie, les neurones miroirs sont des neurones aux caractéristiques assez singulières situés dans l’aire F5 du cortex prémoteur ventral du singe. Ces neurones miroirs s’activent non seulement lorsque l’animal effectue un mouvement intentionnel (par exemple tourner une poignée en vue d’ouvrir une porte), mais également lorsque l’animal voit un de ses congénères faire ce même mouvement particulier.

Les neurones miroir réagissent essentiellement à un stimulus visuel qui représente une interaction entre un moyen d’action biologique (main ou bouche) et un objet. Ils se comportent donc comme des agents de reconnaissance d’une action et non d’un simple mouvement. Même lorsqu'il s'agit des neurones canoniques où aucun mouvement réel n'est nécessaire à l'activation des neurones (voir encadré), la représentation interne est celle d'une action intentionnelle plutôt que celle d'un simple mouvement du bras ou de la main.

C’est ce qui a amené certains chercheurs à penser que les neurones miroirs pourraient nous éclairer sur les fondements cognitifs du langage en constituant le substrat neuronal à notre capacité de comprendre la signification des actions d’autrui qui fonde toutes les relations sociales. Ce système de correspondance entre perception et action nous aiderait à attribuer des états mentaux à autrui et à interpréter leurs actions comme des comportements intentionnels découlant de ces états mentaux. Il est ensuite facile d’imaginer comment ce mécanisme d’interprétation de la communication gestuelle aurait pu être mis à profit pour la communication verbale.

L’hypothèse avancée est donc que le système moteur, par l’entremise de ses neurones miroirs, serait impliqué dans la perception de la parole. La « résonnance motrice » générée par les neurones miroirs ayant été détournée de sa fonction première par l’évolution (ou exaptée) pour servir le langage. On peut dès lors apprécier l’économie d’un tel système cognitif puisque l’individu comprend ce que font (ou ce que disent) ses semblables à partir de la représentation interne de ses propres capacités motrices.

C’est que la communication intentionnelle entre deux individus diffère des simples cris d’alarmes des animaux qui signalent un danger indistinctement à tous les membres du groupe. Au contraire, la communication intentionnelle requiert un transmetteur d’information et un second individu attentif pour recevoir cette information. Parmi toutes les origines possibles du langage, il se peut que la première forme de communication intentionnelle chez l’humain soit passée par l’imitation des gestes et les expressions faciales. D’où le rôle possible des neurones miroirs pour partager ces représentations communes et, éventuellement, un langage commun.
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