Il est souvent utile de distinguer
entre les causes proximales d'un
comportement de ses causes distales.
Le plaisir de l'orgasme, par exemple, n'est que la cause
proximale d'un comportement dont la cause ultime est la
reproduction.
Ce sont les causes proximales qui sont le plus souvent sélectionnées
par l'évolution.
Imaginez deux individus : le premier ne ressentirait rien
lorsqu'il essaierait de se reproduire et l'autre qui y trouverait
un plaisir intense. Il n'est pas difficile d'imaginer lequel
va laisser plus de descendants
qui vont à leur
tour hériter du désir de la reproduction ! |
Une
signature sociale constante et restreinte
De
lexcitabilité membranaire à la conscience subjective
Quel
chemin trace le désir ? La piste de locytocine
Ces
molécules qui nous font courir
«
La cognition incarnée », séance 4 : Plasticité
et mémoires : linévitable hippocampe
"Un
cerveau ça ne sert pas à penser, ça sert à agir."
- Henri Laborit
"La mémoire du passé n'est pas faite pour
se souvenir du passé, elle est faite pour prévenir
le futur. La mémoire est un instrument de prédiction."
- Alain Berthoz
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Un comportement correspond à un ensemble de mouvements
coordonnés par un système nerveux afin de conserver
la structure d'un organisme. Le comportement de base en est donc
un d'approche ou d'exploration des ressources
disponibles dans le milieu.
Quand une action pour acquérir l'une de ces ressources
est récompensée, le comportement gratifiant subit un
renforcement positif et la stratégie par laquelle le
besoin a pu être assouvi est mémorisée.
L'autre grand comportement de base
est celui de l'évitement
de la douleur et donc des situations pouvant amener la mort prématurée
de l'organisme. La
fuite, la lutte ou l'inhibition
de l'action sont les trois réponses comportementales
possibles à un stimulus nociceptif.
Comme pour les comportements gratifiants,
la réaction de
fuite, de lutte ou d'inhibition adoptée face à
un stimulus menaçant peut s'avérer efficace ou non.
Le comportement associé est alors mémorisé
comme une stratégie gagnante ou perdante.
Ce schéma illustre comment l'efficacité
d'un comportement permet la mémorisation de ce succès
ou, advenant un échec, l'adoption d'un stratégie
alternative.
Notre milieu est rempli d'objets potentiellement
gratifiants qui stimulent nos comportements d'approche. Mais
il est aussi peuplé d'autres
personnes qui veulent elles aussi assurer leur bien-être à partir
de ces ressources. L'individu doit donc apprendre à décoder
les intentions d'autrui pour choisir l'attitude qui rendra son
action la plus efficace.
Si, par exemple, on a résisté à quelqu'un
qui tentait de nous prendre une ressource et qu'on a perdu la ressource
en plus d'être blessé dans le combat, il est fort
possible que la fois suivante le souvenir de cet
échec nous incite tout simplement à fuir.
Et si cette personne est quelqu'un
qu'on ne peut pas fuir (parce qu'on est économiquement dépendant d'elle, par exemple),
alors on apprend que la meilleure chose à
faire est encore d'inhiber son action et d'accepter son statut
de subordonné.
On entrevoit ainsi comment s'établissent
les hiérarchies
sociales.
Les trois réactions qui permettent d'éviter la douleur
déclenchent des remaniements hormonaux et vasomoteurs qui
sont sous contrôle du système
nerveux sympathique. L'activation de celui-ci va permettre
une autonomie motrice accrue principalement en augmentant l'oxygénation
des muscles squelettiques.
Or ces changements ne peuvent durer
indéfiniment sous peine
de nuire au bon fonctionnement des régions en déficit
sanguin temporaire, comme les viscères par exemple. La source
menaçante disparue, l'équilibre de l'organisme doit
donc être rapidement restauré.
Cependant dans certaines situations sociale, il arrive que ce
soit impossible et que la seule solution soit
de demeurer dans un état d'inhibition de l'action, ce
qui peut avoir des effets désastreux à long terme
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