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LES NEUROTRANSMETTEURS
DE L'ANXIÉTÉ |
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Le GABA étant le principal neurotransmetteur inhibiteur du
cerveau, il a évidemment un rôle important
à jouer dans le contrôle de l'hyperactivité
neuronale associée à l'anxiété.
Comme l'usage d'agonistes du GABA peut provoquer des comas,
l'industrie pharmaceutique a dû se tourner vers d'autres
ligands qui ne font que faciliter son action. C'est ainsi
que les benzodiazépines comme
le Valium ou le Librium, en agissant comme modulateur des récepteurs
GABA-A, sont devenues parmi les meilleures anxiolytiques
que l'on connaisse.
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Or comme dans
le cas des récepteur aux opiacés où, suite à leur
caractérisation, l'on avait découvert des morphines
endogènes qui s'y fixent, on a identifié des
molécules produites par le corps qui se fixent sur le
récepteur GABA-A exactement sur le même site que
les benzodiazépines de synthèse. Ces benzodiazépines
endogènes ou endozépines, qui seraient
produites surtout par les cellules
gliales , ont été partiellement purifiés
dans le cerveau humain. Le terme endozépines désigne
le "diazepam-binding inhibitor" (DBI) et les peptides
qui en dérivent dont le triakontatétraneuropeptide
(TTN) et l'octadécaneuroepetide (ODN). |
Malgré l'importance potentielle des endozépines
en tant que ligands endogènes du site benzodiazépines
des récepteurs GABA-A, le rôle de ces peptides a été très
peu étudié. Certains effets des endozépines
pourraient bien sûr se faire via la modulation des récepteurs
GABA-A, tandis que d'autres, comme l'activité anorexigène
de l'ODN, pourraient impliquer un récepteur
métabotropique distinct.
Le DBI serait un agoniste inverse du site
benzodiazépine du récepteur GABA-A. En d'autres
termes, le DBI diminuerait la perméabilité au chlore
et donc l'efficacité du GABA. Il serait donc anxiogène.
En fait, le DBI est une molécule déroutante et
les endozépines sont loin d'avoir soulevé, chez
les neurobiologistes, le même enthousiasme que les enképhalines
et les endorphines. On pense néanmoins que ces benzodiazépines
endogènes confèrent au GABA, par leurs effets modulateurs,
une grande flexibilité
d'action dans les processus neurophysiologiques. Et que leur dérèglement
pourrait jouer un rôle dans l'anxiété chronique.
Il n'y a pas que les neurotransmetteurs
classiques qui peuvent avoir un effet sur l'anxiété.
Des neuropeptides comme
la cholécystokinine (CCK) seraient aussi anxiogènes
: sa libération serait renforcée par la sérotonine
et par la noradrénaline dans le système cortico-limbique.
L'utilisation d'antagonistes de la cholécystokinine
comme anxiolytiques est ainsi envisagée.
Autre peptide, le CRH, est un puissant
anxiogène dont la libération est stimulée
par le stress. Le neuropeptide Y a pour sa part une action
anxiolytique dont la puissance est proche de celle des
benzodiazépines. On pense que dans les conditions
normales le CRH et le neuropeptide Y constituent par leurs
effets opposés un système contrôlant
l'intégration des signaux stressant dans l'amygdale. |
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