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Le
piège du « centre » dune fonction cognitive
dans le cerveau
Henri
Laborit : une pensée plus actuelle que jamais
Ces
molécules qui nous font courir
Suivre
le labyrinthe mental de nos pensées
Les régions cérébrales
impliquées dans le renforcement
positif d’un comportement sont aussi impliquées dans la sensation
de plaisir chez l’humain. Même si les behavioristes radicaux ont ignoré
le concept de plaisir pour rendre compte d’un renforcement positif, on peut
utiliser indistinctement les deux concepts chez l’humain où l’expérience
subjective du plaisir est généralement évoquée spontanément
pour expliquer un comportement renforcé. D’ailleurs, l’expression
«centres du plaisir du cerveau» introduite par Olds dans son article
de 1956 demeure valable pour décrire les bases neuronales de la récompense.
Mais le mot «centre»
(qui suggère un lieu unique) a été peu à peu remplacé
par le mot «système» (qui met l’emphase sur de multiples
groupes de neurones) à mesure que de nouvelles voies neuronales étaient
découvertes. | | |
Les principaux centres
du circuit de la récompense ont été localisé
le long du MFB
(“medial forebrain bundle”). L’aire tegmentale ventrale
(ATV) et le noyau accumbens constituent les centres majeurs de ce circuit qui
en comporte plusieurs autres comme le septum, l’amygdale,
le cortex préfrontal ainsi que certaines régions du thalamus. Chacune
de ces structures cérébrales participerait à sa façon
à divers aspects de la réponse comportementale.
De plus, tous ces centres sont interconnectés et innervent l'hypothalamus
(flèches rouges), l'informant de la présence d'une récompense.
Le noyau latéral et le noyau ventromédian de l’hypothalamus
sont particulièrement impliqués dans ce circuit de la récompense.
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L’hypothalamus
agit alors en retour non seulement sur l’aire tegmentale ventrale, mais
aussi sur les fonctions végétatives et endocrines de tout le corps
par l’entremise de l’hypophyse. Les
stimulations aversives provoquant la fuite ou la lutte activent quant à
elles le circuit de la punition (ou "periventricular system"
(PVS) ) qui nous permet de faire face aux situations déplaisantes. Mis
en évidence par De Molina et Hunsperger en 1962, ce système implique
différentes structures cérébrales dont l’hypothalamus,
le thalamus et la substance grise centrale entourant l’aqueduc de Sylvius.
Des centres secondaires se trouvent aussi dans l’amygdale et l’hippocampe.
Ce circuit fonctionne dans le cerveau grâce
à l’acétylcholine et stimule l’ACTH (« adrenal
cortico-trophic hormone »), l’hormone qui stimule la glande surrénale
à libérer de l’adrénaline pour préparer les
organes à la
fuite ou la lutte. Il est intéressant
de noter que la stimulation du circuit de la punition peut inhiber le circuit
de la récompense, appuyant ainsi l’observation courante que la
peur et la punition peuvent chasser bien des plaisirs. Le
MFB et le PVS sont donc deux
systèmes majeurs de motivation pour l’individu. Ils incitent
à l’action afin d’assouvir les pulsions instinctives et d’éviter
les expériences douloureuses. Il
en va tout autrement d'un troisième circuit, le système
inhibiteur de l’action (SIA) (ou « Behavioral Inhibitory
System (BIS) » en anglais). La mise en évidence de ce système
revient à Henri Laborit au début des années 1970. Il est
associé au système septo-hippocampal, à l’amygdale
et aux noyaux de la base. Il reçoit des inputs du cortex préfrontal
et envoie ses outputs à travers
les fibres noradrénergiques du locus coeruleus et par les fibres sérotoninergiques
du raphé médian. Certains reconnaissent d’ailleurs un
rôle majeur à la sérotonine dans ce système.
Le SIA est activé lorsque la lutte
et la fuite apparaissent impossibles et que le choix
d’un comportement ne se résume plus qu’à
subir passivement. Les conséquences pathologiques de cette
inhibition de l'action ont permis de comprendre à quel point
un
stress chronique peut devenir destructeur pour l’être
humain.
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