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Près de 15 % des hommes et de 30 % des
femmes avouent avoir des envies compulsives de chocolat.
On connaît plus de 300 substances qui composent le chocolat. Parmi
celles-ci, on en a effectivement identifié certaines qui pourraient provoquer
des effets de dépendance comme la caféine et la théobromine,
un autre stimulant un peu moins puissant. Mais ces substances se retrouveraient
en trop faible quantité pour avoir vraiment un effet. Même
chose pour la présence de phényléthylamine, une substance
reliée à une famille de stimulants appelés amphétamines.
A titre d'exemple, le chocolat contient moins de phényléthylamine
que le fromage de chèvre. Enfin, récemment, un neurotransmetteur
naturellement produit par le cerveau, l'anandamide, a été isolé
dans le chocolat. Les récepteurs neuronaux à l’anandamide
sont aussi ceux auxquels se fixe le THC, le principe actif du cannabis. L’anandamide
du chocolat pourrait donc peut-être contribuer au sentiment de bien-être
rapporté par les personnes accrochées au chocolat (bien que plus
de 30 kilos de chocolat devraient être ingérés pour avoir
des effets comparables à une dose de cannabis !). Quoi qu'il en
soit, plusieurs scientifiques s'accordent pour dire que la dépendance au
chocolat pourrait être simplement due à son bon goût qui entraîne
une sensation de plaisir intense qu'on veut renouveler. |
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LES NEUROTRANSMETTEURS AFFECTÉS PAR LES DROGUES |
| La dopamine
est apparue très tôt au cours de l’évolution et participe
à de nombreuses fonctions essentielles à la survie de l’organisme
comme la motricité, l’attention, la motivation, l’apprentissage
et la mémorisation. Mais surtout, la dopamine est un élément
clé dans le repérage de récompenses naturelles pour l’organisme.
Ces stimuli naturels comme l’eau ou la nourriture provoquent des comportements
d’approche d’un individu. La dopamine participe aussi à
la mémorisation (inconsciente) des indices associés à ces
récompenses. Il est désormais établi que tous les
produits qui déclenchent la dépendance chez l'homme (sauf les benzodiazépines)
augmentent la libération d'un neuromédiateur, la dopamine, dans
une zone précise du cerveau, le
noyau accumbens.
Mais toutes les drogues ne provoquent pas de la même façon l’élévation
du taux de dopamine dans le cerveau : - certaines
substances imitent les neuromédiateurs naturels et donc
se substituent à eux dans les récepteurs ; la morphine, par exemple,
s'installe dans les récepteurs à endorphine (une "morphine"
naturelle produite par le cerveau), et la nicotine, dans les récepteurs
à acétylcholine ;
- certaines
substances augmentent la sécrétion d'un neuromédiateur
naturel ; la cocaïne, par exemple, augmente surtout la présence de
dopamine dans les synapses, et l'ecstasy surtout celle de la sérotonine
;
- certaines substances bloquent
un neuromédiateur naturel ; par exemple, l'alcool bloque les récepteurs
nommés NMDA.
Cliquez
sur chacune des drogues suivantes pour avoir un aperçu de leur mode d’action
et de leurs effets : Alcool
----- Opiacés
(héroïne, morphine...) ----- Cocaïne
----- Nicotine
Caféine
----- Amphétamines
----- Cannabis
----- Ecstasy
----- Benzodiazépines
La caféine L’effet
stimulant du café lui vient en grande partie de son action sur nos récepteurs
membranaires à l’adénosine. L’adénosine est un
neuromodulateur du système nerveux central qui possède des récepteurs
spécifiques. Quand l’adénosine se fixe sur ses récepteurs,
l’activité nerveuse est ralenti et nous devenons somnolents. L’adénosine
facilite donc le sommeil
et dilate aussi les vaisseaux sanguins, probablement pour assurer une bonne oxygénation
lorsque nous dormons. Or, la caféine est un antagoniste des récepteurs
à l'adénosine. Cela veut dire qu’elle se fixe sur les mêmes
récepteurs, mais sans réduire l’activité neuronale.
Il y a donc moins de récepteurs de disponibles pour le frein naturel qu’est
l’adénosine, ce qui mène à une activation des neurones
(voir animation). L’activation de plusieurs circuits neuronaux
par la caféine va aussi amener l’hypophyse à relâcher
des hormones qui vont faire produire davantage d’adrénaline aux glandes
surrénales. L’adrénaline étant l’hormone de la
fuite ou de la lutte, elle va augmenter notre niveau d’attention et donner
un pic d’énergie à tout notre organisme. Un effet que les
buveurs de café recherchent souvent. En général,
chaque tasse bue est stimulante et la tolérance au café, si elle
existe, n'est pas très importante. En revanche, il existe une dépendance
physique. Les symptômes du sevrage apparaissent une ou deux journées
après l'arrêt de la consommation. Ils sont constitués surtout
de maux de tête, de nausées et de somnolence chez environ un individu
sur deux. Enfin, comme la plupart des drogues, la caféine augmente
la production de dopamine dans les circuits du plaisir, ce qui contribue à
entretenir la dépendance à cette drogue que consomment quotidiennement
90 % des adultes américains. Liens
généraux sur la caféine: | | | |
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