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Apprendre
lempathie
Sortir
de la subordination grâce à « leffet de
la victoire »
De la relation symbiotique de bactéries
avec les premières cellules qui ont donné nos mitochondries
(la première offrant énergie, la seconde les matières premières),
à la coopération pour la chasse, la migration ou les soins à
la progéniture, l'entraide a toujours été l'envers de la
médaille de la lutte compétitive tout au long de l'évolution. Compétition
et entraide ont toutes deux permis l'évolution
qui a mené jusqu'à nous. Mais on peut aujourd'hui se demander si
la compétition tellement importante au sein de la société
industrielle n'est pas sur le point d'aboutir à la disparition de l'espèce
(pollution, guerre, etc.) malgré l'omniprésence de l'entraide au
niveau local. | | |
LA DYNAMIQUE DES GROUPES SOCIAUX | | Il est pratique de
considérer les relations sociales comme des outils sophistiqués
de satisfaction des besoins individuels faisant intervenir des fonctions mentales
supérieures. Notre environnement est rempli
d'autres individus qui recherchent souvent leur bien-être auprès
des mêmes choses ou des mêmes êtres que nous. Le
tableau suivant montre les conséquences de la distribution des ressources
sur l'émergence de certains comportements sociaux. 
Quand
ces ressources sont en quantité limitée, il en résulte une
compétition qui peut être de deux ordres : - une
compétition basée sur la vitesse (prendre la ressource avant l'autre)
quand les ressources sont dispersées et ne peuvent être défendues
- une compétition basée sur la
confrontation et l'agression quand les ressources sont assez concentrées
pour être défendues
Comme ces luttes
demandent beaucoup d'énergie tant chez le vainqueur que chez le vaincu,
la compétition agressive engendre rapidement une hiérarchie stable
qui corresponde aux rapports de dominance intériorisés par les individus.
Le gagnant n'a alors plus à disputer la ressource avec le perdant qui lui
laisse pour ne pas avoir d'ennuis. Les hiérarchies
sont donc le reflet des efforts de tout le monde pour prendre la meilleure place.
En haut de la hiérarchie, on retrouve des dominants relativement pacifiques
qui sont en équilibre biologique tant que leur dominance n'est pas remise
en question. Et en bas de l'échelle des dominés
qui, pour éviter la punition, n'ont pas le choix de mettre en jeu leur
système
inhibiteur de l'action et d'apprendre à vivre avec l'angoisse
du manque de ressource. On voit donc comment la compétition
agressive donne naissance aux hiérarchies de dominance qui délimitent
ensuite ce qu'on appelle les " classes sociales ". Le fait d'être
né dans une classe sociale particulière ne détermine cependant
pas entièrement les relations sociales d'un individu. D'une part, parce
que dans nos sociétés complexes, nous pouvons être "
dominants " dans certains domaines et " subordonnés " dans
d'autres. Et d'autre part, parce que les pouvoir ne sont pas fixes mais varient
au gré des associations et des
alliances entre les individus.
Comme les êtres humains sont extrêmement
interdépendants, le pouvoir revient souvent à celui qui sait manipuler
la dépendance des autres. Et pour ce faire, quoi de mieux que le langage,
cet outil proprement humain avec lequel on peut tout justifier ? Une personne
peut donc, surtout si elle manie bien le langage, en amener d'autres à
travailler pour lui. Le singe dominant, lui, ne va jamais jusqu'à exploiter
le subordonné. Il mange avant lui, c'est tout. | |
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