Capsule outil: Psychanalyse
et troubles anxieux : éteindre les peurs conditionnées en «
recâblant » le cerveau
Les conditions qui reflètent
un état anxieux et ses mécanismes de défense (répression,
déplacement, etc.) ont été nommées « névroses
» par Freud. De nos jours, les psychiatres parlent plutôt de troubles
anxieux pour éviter l’implication que les symptômes d’anxiété
reflètent nécessairement des mécanismes de défense
freudiens.
Quoi qu’il en soit, que l’on s’inscrive
dans la tradition freudienne où le but de la thérapie est la résolution
de conflit inconscients, ou que l’on considère les symptômes
de l’anxiété comme issus de simples réponses conditionnées,
les troubles anxieux qui nous empêchent de fonctionner normalement sont
quand même toujours associés à des expériences traumatisantes
mémorisées et donc le fruit d’un apprentissage. Par conséquent,
dans un cas comme dans l’autre, le mécanisme de la peur conditionnée
jouerait un rôle important dans les troubles anxieux.
Bien que
les théories psychanalytiques et celles sur le conditionnement reconnaissent
toutes les deux le rôle important des traumatismes mémorisées
dans les troubles anxieux, elles donnent toutefois lieu à deux approches
thérapeutiques différentes. La psychanalyse cherche à faire
prendre conscience au sujet de ses conflits intérieurs tandis que les thérapies
comportementales tentent de débarrasser la personne des symptômes
de l’anxiété, souvent en exploitant le phénomène
d’extinction.
Les avantages de chacune de ces approches, ainsi
que des plus récentes thérapies dites cognitivistes, sont toujours
très débattus. Certains insistent sur le fait que même l’approche
psychanalytique pourrait mettre en jeu d’une façon importante le
phénomène de l’extinction (grâce au climat de confiance
développé par le thérapeute).
Ainsi, on considère
déjà la psychanalyse comme un autre moyen de « recâbler
» le cerveau, et en particulier de renforcer certaines voies neuronales
qui influencent l’amygdale. Comme il semble que les souvenirs émotionnels
soient « brûlés » de façon indélébile
dans l’amygdale, la meilleure chose que l’on puisse espérer
est d’exercer un contrôle sur leur expression. Et la meilleure façon
dont nous disposons pour le faire est de solliciter notre cortex pour qu’il
« calme » notre amygdale…
Une meilleure compréhension
du phénomène d’extinction, qui implique un contrôle
du cortex préfrontal médian sur l’amygdale, aidera sûrement
à mieux comprendre le fonctionnement des différentes thérapies
des troubles anxieux.