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Une
marche en milieu naturel plutôt quurbain diminue vos
idées noires
Une interprétation
possible des études d’imagerie serait l’établissement
d’un cercle vicieux entre diverses structures du système
limbique suractivées durant la dépression.
On sait en effet que ces structures sont toutes inter-reliées
par des voies nerveuses. L’amygdale,
pouvant générer nombre
d’émotions reliées à la peur,
ferait surgir un sentiment négatif, les lobes
préfrontaux réanimeraient des mauvais
souvenirs correspondants à un tel sentiment, le cortex
cingulaire antérieur nous empêcherait
de penser à autre chose et le thalamus favoriserait
l’activité des circuits qui formeraient cette «boucle
de la dépression»… |
Une réduction
importante du nombre de cellules
gliales dans certaines régions du cerveau, comme
le cortex préfrontal ventromédian par exemple,
a été observée chez des personnes atteintes
de dépression.
Cette découverte est intéressante car elle pourrait
expliquer d’autres observations associées à
la dépression comme l’atrophie ou la baisse d’activité
nerveuse de certaines régions cérébrales.
En effet, certaines cellules gliales comme les
astrocytes ont pour fonction d’approvisionner les
neurones en énergie, d’où une baisse d’activité
prévisible si ces astrocytes viennent à manquer.
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LES RÉGIONS
CÉRÉBRALES QUI SE TAISENT OU S'EMBALLENT DURANT
LA DÉPRESSION |
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Une des régions du cortex
préfrontal les plus affectées à la fois
dans la dépression et la phase maniaque (d’un maniaco-dépressif)
est le cortex ventromédian (aussi appelée « subgenual » parce
que située sous le genou du corps calleux). Cette région
située en profondeur des lobes frontaux, de chaque côté de
la ligne centrale séparant les deux hémisphères,
nous permet de passer d’un affect à un autre tout en étant
très impliquée dans le
sentiment de plaisir et de renforcement positif.
Les connections entre le cortex ventromédian et le système limbique
sont très denses. Elles en font donc une structure idéale pour
lier le conscient
à l’inconscient et pour donner un sens à
nos perceptions en les liant en un tout significatif. De
plus, cette région est modulée de façon
importante par les
neurotransmetteurs impliqués dans la dépression.
D’autres études
portant sur des personnes ayant une forme familiale de dépression
ou de maniaco-dépression ont montré que le
cortex ventromédian pouvait être jusqu’à
40 % plus petit chez les personnes souffrant de dépression.
En regardant au niveau cellulaire ce qui pouvait rendre compte
de cette atrophie, on s’est rendu compte qu’au
lieu d’observer une diminution de la quantité de
neurones, c’était plutôt les cellules gliales
qui étaient disparues en très grand nombre (voir
encadré).
Or plusieurs expériences ont montré que
ce « centre de contrôle des émotions
» est presque inactif durant les phases de dépression
(comme d’ailleurs plusieurs autres régions
du cortex préfrontal) mais devient hyperactif durant
les phases maniaques d’un trouble bipolaire. La logique
de ces deux états opposés est aussi observable
au niveau de certains symptômes comme celui, pour
les personnes en phase maniaque, de trouver du sens dans
tout ce qu'elles font, par opposition
à la perte de sens globale qui afflige la personne
en dépression. |
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1) cortex orbitofrontal
2) cortex préfrontal latéral
3) cortex ventromédian
4) système limbique
5) cortex cingulaire antérieur |
Le cortex cingulaire est une autre structure
cérébrale qui semble impliquée dans la dépression.
Cette région ancienne du cortex est située sur la
route de
nombreuses voies remontant du cerveau émotionnel limbique inconscient
ainsi que sur celle d’autres voies descendantes, conscientes,
et impliquées dans la planification de l’action, en
provenance du cortex préfontal.
Chez les personnes en dépression, on a observé
une baisse d’activité dans le cortex cingulaire
et, dans l’état inverse, la crise maniaque,
on observe le contraire, soit une hyperactivité dans
cette région.
La partie antérieur du cortex cingulaire, contrairement au reste de cette
structure, devient quant à elle plus active durant une dépression.
Bien que les fonctions du cortex (ou gyrus) cingulaire antérieur semblent
très complexes, il semble qu’il agisse un peu comme une interface
entre les régions inférieures plus instinctives du cerveau et les
conduites plus rationnelles du néocortex. Son activation chez le sujet
normal contribuerait ainsi à focaliser notre attention sur certaines choses.
Des choses en provenance souvent de notre propre corps, comme la douleur par
exemple ou les sentiments négatifs dans le cas de la dépression.
Le cortex cingulaire (en jaune) et sa partie antérieure
(en orange) sur une coupe sagittale du cerveau. |
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Source: Suzanne Stensaas et O.E.
Millhouse, The Digital Slice of Life |
La
noradrénaline est associée au fonctionnement
du système d’alarme de l’organisme par
l’entremise du système
nerveux sympathique et de l'axe
hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien (axe
HPA).
Son rôle exact dans la dépression demeure toutefois
ambigu. D’une part, une baisse de l'activité
des circuits sérotoninergiques ou noradrénergiques
favoriserait l'installation d'un état dépresif.
Mais d’autre part, certaines études rapportent
plutôt une hyperactivité du système noradrénergique
dans la dépression.
Les études post-mortem ont cependant montré
que les patients ayant connu plusieurs épisodes dépressifs
avaient moins de neurones noradrénergiques. Il est donc
possible qu’un élément important du problème
soit la capacité
du système noradrénergique à répondre
adéquatement aux exigences du stress. Les expériences
précoces négatives dans le domaine des soins
parentaux, qui dévoilent de plus en plus leur importance
sur la capacité du futur adulte
à gérer le stress, pourraient avoir des effets
persistants sur plusieurs systèmes, dont celui à la
noradrénaline.
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