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De
nouveaux neurones dans lamygdale jusquà lâge
adulte, mais pas chez les autistes
Des lésions au
noyau central de l'amygdale interfèrent avec à peu
près toutes les manifestations de la peur conditionnée,
incluant l'inhibition
de l'action, les réponses du systèmes
nerveux végétatif, la suppression de la
douleur, le relâchement d'hormones de stress et la
potentialisation des réflexes.
De plus, chacune de ces réponses
est contrôlée par différents faisceaux
sortant du noyau central. Par exemple, la section de la
projection allant à la matière grise périaqueducale
interfère avec l'inhibition de l'action, mais pas
avec la pression sanguine. La section des projections allant à
l'hypothalamus latéral empêche quant à
elle l'augmentation de la pression sanguine, mais n'affecte
pas l'inhibition de l'action. Ou encore, une lésion
à la projection qui va à une partie ("
bed nucleus ") de la stria terminalis n'a aucun effet
sur les deux manifestations précédentes,
mais interfère avec le relâchement des hormones
de stress. |
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LES CIRCUITS DE
NOTRE SYSTÈME D'ALARME |
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L'identification de nombreux noyaux distincts au sein de l'amygdale amène
souvent les anatomistes à parler plutôt de complexe
amygdaloïde pour désigner cette région du cerveau.
Cette appellation est d'autant plus justifiée que l'on peut
subdiviser certains de ces noyaux en différentes sous-régions.
Le tableau suivant dresse une liste de ces noyaux et de leurs
divisions :

Source : Asla Pitkänen, Vesa Savander
and Joseph E. LeDoux Trends Neurosci. (1997) 20, 517-523
Considérant cette richesse de sous-divisions,
comment circule l'information à l'intérieur du complexe
amygdaloïde ? Plusieurs
travaux ont contribué à mettre en évidence
le câblage qui permet à l'amygdale de détecter
les stimuli potentiellement dangereux et d'orchestrer une réponse
physiologique appropriée
On a d'abord constaté que les projections des régions
sensorielles arrivent à l'amygdale par le noyau latéral
qui constitue la principale porte d'entrée de l'amygdale,
mais non la seule.
Des projections en provenance de différentes régions
cérébrales convergent aussi vers des noyaux particuliers
du complexe amygdaloïde. Par exemple, des projections du cortex
entorhinal se terminent principalement dans le noyau basal, mais
vont aussi aux noyaux central et latéral. Celles en provenance
de l'hypothalamus vont quant à elles au noyaux central,
médial, basal et basal accessoire.

Neurone du noyau latéral
de l'amygdale. Source : Thomas Heinbockel, University of
Arizona. |
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Ces
observations suggèrent que les informations qui pénètrent
dans l'amygdale vont avoir de nombreuses représentations
à l'intérieur de cette structure. De plus, cette
correspondance semble se faire, point à
point, de façon à préserver l'organisation
spatiale des assemblées de neurones.
L'intégration de ces différentes
représentations provenant de systèmes responsables
de fonctions aussi différentes que la
mémoire à long-terme, le maintien de
l'équilibre du milieu intérieur ou la perception
sonore ou auditive repose donc sur les nombreuses connexions
internes que l'on retrouve entre les différents
noyaux de l'amygdale. Car il semble que celles-ci soient
suffisamment nombreuses, complexes et diversifiées
pour assumer ce rôle. |
En effet, le flux d'information à l'intérieur de
l'amygdale, contrairement à ce qu'on avait d'abord cru,
est très réciproque plutôt que d'être
unidirectionnel, c'est-à-dire de la porte d'entrée
principale (le noyau latéral) à la voie de sortie
(le noyau central). Ainsi, la plupart des cibles principales du
noyau latéral retournent des projections à
ce même noyau latéral.
Les représentations ainsi codées dans l'amygdale
et modulées par d'autres structures cérébrales
convergent finalement vers les régions de sortie, principalement
le noyau central et la région amygdalo-hippocampique. Cette
intégration permet par la suite de fournir un pattern d'activité capable
d'initier, dans
les différentes structures responsables de la réponse
émotive, les modifications appropriées à
la situation.
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