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Chercheur: Montreal centre a leader in brain imaging

Le piège du « centre » d’une fonction cognitive dans le cerveau

Des effets durables pour la méditation

La pauvreté impose un «fardeau cognitif» au cervea

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Le « corps-cerveau » sous toutes ses coutures

De nouveaux neurones dans l’amygdale jusqu’à l’âge adulte, mais pas chez les autistes

Les émotions comme la peur, ou les perceptions comme la vision, ne sont pas produits dans le cerveau à des endroits uniques que l'on pourrait appeler le "centre" de la peur ou "centre" de la vision. Ces fonctions dépendent plutôt de plusieurs régions cérébrales interconnectées que l'on appelle des systèmes. Chaque fonction possède donc son propre système qui est un sous-ensemble unique de plusieurs régions cérébrales reliées par des connexions.

Dans le cas de la peur par exemple, le fait de détruire l'amygdale chez un animal a des conséquences désastreuse sur son système d'alarme naturel. Mais cela n'en fait pas pour autant le "centre de la peur" puisque l'amygdale reçoit et envoie des connections à plusieurs autres régions cérébrales qui sont toutes aussi nécessaires pour permettre à la peur de se manifester.

L'AMYGDALE ET SES ALLIÉS
LES DEUX ROUTES DE LA PEUR

L'amygdale est une partie du cerveau qui doit son nom à sa forme qui rappelle celle d'une amande (en rouge sur le dessin). Comme pour la plupart des structures de notre cerveau, nous possédons deux amygdales. Elles sont situées tout près de l'hippocampe, dans la partie frontale du lobe temporal.

 

L'amygdale est essentielle à notre capacité de ressentir et de percevoir chez les autres certaines émotions. C'est le cas de la peur et de toutes les modifications corporelles qu'elle entraîne. Si vous êtes suivi dans la nuit par un individu à l'allure louche et que vous sentez votre cœur palpiter, il est fort probable que votre amygdale soit très active !

 

 

 

 

Source: University of Washington Digital Anatomist Program


 

Chez certains patients qui ont dû subir une intervention chirurgicale au cerveau, on a pu stimuler l'amygdale directement et recueillir leurs impressions. L'expérience subjective la plus commune décrite en est une de danger imminent et de peur. Les très rares patients dont uniquement l'amygdale a été détruite (lors d'accident cérébraux vasculaires par exemple) reconnaissent toutes les expressions émotionnelles sur les visages sauf celle de la peur.

 

L'amygdale semble en fait moduler toutes nos réactions à des événements qui ont une grande importance pour notre survie. Ceux qui nous avertissent d'un danger imminent sont donc des stimuli très importants pour l'amygdale, mais également ceux qui signalent la présence de nourriture, de partenaires sexuels, de rivaux, d'enfants en détresse, etc.

 

C'est pour cette raison que l'amygdale possède de très nombreuses connexions avec plusieurs autres structures cérébrales.

    
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Lien :  animation showing the location of the amygdalaLien :  Est-ce qu'une émotion peut être déclenchée sans l'intervention de la pensée consciente ?
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Expérience :  L'identification des structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnéeL'identification des structures cérébrales impliquées dans la peur conditionnée

Les émotions sont bien davantage des choses qui nous arrivent que des choses que nous décidons de déclencher. Ce peu de contrôle direct sur nos émotions s'explique en grande partie par la connectivité de notre cerveau. En effet, l'évolution a fait en sorte que les connexions qui partent des systèmes émotionnels et qui vont vers le cortex (le contrôle conscient) sont beaucoup plus nombreuses que celle qui vont dans l'autre sens.

En d'autres termes, le fort trafic qui roule sur l'autoroute allant du système limbique au cortex masque sous son vacarme le bruit de la petite route qui mène du cortex au système limbique…



LES DEUX ROUTES DE LA PEUR
L'AMYGDALE ET SES ALLIÉS

L'amygdale nous permet de réagir presque instantanément à la présence d'un danger. Tellement rapidement que c'est seulement après avoir sursauté que l'on comprend souvent ce qui nous a effrayé. Comment cela est-ce possible ?

Tout doit bien sûr commencer par une stimulation sensorielle quelconque comme la vue d'une forme étrange ou un son menaçant. Celui-ci fait d'abord escale dans le thalamus, passage obligé de tous les messages captés par les sens. Il est ensuite transmis au cortex sensoriel approprié (visuel, auditif, etc) où il est évalué et acquiert une signification. Si cette signification est menaçante, l'amygdale en est alors avisé et produit les réponses émotionnelles appropriées.

Or, ce qu'on a découvert beaucoup plus récemment, c'est qu'une partie du message reçu par le thalamus est transféré directement à l'amygdale, sans même passer par le cortex ! C'est cette seconde route, beaucoup plus courte, donc beaucoup plus rapide, qui explique la rapidité de notre système d'alarme naturel.


Comme tout a un prix, cette route qui court-circuite le cortex ne permet qu'une discrimination grossière des objets menaçants. La confirmation du cortex qu'il s'agit bien d'un danger arrive quelque fraction de seconde plus tard. Des fractions de seconde qui peuvent s'avérer fatidiques si l'on n'a pas déjà commencé à réagir au danger. Dans le cas où le cortex nous annonce qu'il n'y a pas de quoi s'en faire, on en est quitte pour une bonne peur et c'est tout…

Les enfants contrôlent moins bien leurs émotions parce que les axones qui transmettent l'information du cortex au système limbique ne sont pas encore pleinement développés. De plus, les neurones du cortex préfrontal où s'établit une bonne part du contrôle rationnel des émotions ne parviennent à maturité qu'au début de l'âge adulte. En contrepartie, l'amygdale est mature dès la naissance et exerce donc un pouvoir prédominant chez l'enfant.
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