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Le corps en mouvement
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Produire un mouvement volontaire

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AideLien :  Livre : La nature de l 'espritLien : Bases neurales de l’imagerie mentaleLien : THE REPRESENTING BRAIN: NEURAL CORRELATES OF MOTOR INTENTION AND IMAGERY
Lien : Motor Processes in Mental RotationLien : Livre : Le Sens du mouvement, Alain Berthoz, 1997.Lien : Cerebral circuits for creativityLien : Ce que pense un individu peut-il expliquer ce qu'il fait ?
Lien : Commander un ordinateur par la pensée, c'est déjà possible!Lien : Les mouvements d'un robot commandés par le cerveau d'un singeLien : From mental power to muscle power—gaining strengthLien : How The Brain Rewires Itself
Lien : Graded Motor Imagery

Reconsidérer les fondements des sciences cognitives

« La cognition incarnée », séance 10 : Comment l’environnement entre dans notre cerveau (cognition ancrée et représentation modale)

Cerveau-corps-environnement, l’indissociable trio qui nous permet de penser

Le rôle de l’imagerie mentale dans l’amélioration de la performance motrice et
l’apprentissage du mouvement n’est plus mis en doute. Les travaux actuels s’attachent maintenant à identifier les déterminants de son efficacité. On a ainsi montré que les progrès sont plus marqués chez les gens qui ont une meilleure capacité à générer des images mentales. Ils le sont également lorsque la pratique réel du mouvement a précédé le travail mental.


Le concept d’imagerie motrice s’étend aussi aux modalités sensorielles : vivre une expérience sensorielle quelconque et se la représenter par la suite mentalement produit une activité cérébrale similaire en terme de localisation et d’intensité. L’activité du cerveau influençant constamment le corps et vice versa, toute expérience vécu a un effet donné sur le corps, et le fait de la visualiser à nouveau engendrerait un activité semblable qui aurait des effets comparables sur le système endocrinien, immunitaire, etc.

De façon très générale, on peut donc considérer la visualisation comme une forme d’auto-suggestion ou d’auto-hypnose qui, en générant des émotions, peut avoir un effet physiologique bénéfique sur le corps. Les mécanismes précis de cette interaction sont encore mal connus, mais de nombreuses études ont pu en démontrer les effets physiologiques réels.

Lien : Persistent Memories
L'IMAGERIE MENTALE D'UNE ACTION

Les processus les plus élaborés de l’activité psychique humaine sont rendus possibles grâce à des entités mentales pouvant se substituer à l’objet réel. Jusqu’à la fin des années 1970, on pensait que toute information, quelle que soit sa modalité sensorielle, produisait dans le cerveau une représentation mentale indépendante de cette modalité. Comme on considérait que cette représentation n’était qu’un épiphénomène, on n’accordait aucun rôle fonctionnel aux images mentales dans le développement de la pensée ou de l’action. Mais les résultats expérimentaux qui suivirent montrèrent que l’imagerie mentale était au cœur de la vie psychique de l’individu. Elle interagit en effet avec tous les autres grands systèmes cognitifs comme la perception visuelle, le langage ou la mémoire.

Mais surtout, les travaux portant sur l’imagerie mentale ont montré l’identité des processus de production réelle et de représentation mentale du mouvement. Diverses voies expérimentales ont été utilisées pour montrer, par exemple, que la représentation mentale de l’action semble reposer sur les mêmes mécanismes que la préparation motrice.

Avec la chronométrie mentale par exemple, on a pu montrer que les images mentales visuelles préservent les caractéristiques spatiales et structurales de l’objet ou de la scène qu’elles représentent. Il a par exemple été établi que le temps de déplacement visuel entre deux points d’une image mentale était proportionnel à la distance séparant ces deux points sur l’objet réel. Ou encore, si on demande à des sujets soit de prononcer, soit d’imaginer prononcer le plus vite possible des nombres entiers ou encore l’alphabet, on obtient des temps comparables pour la production verbale réelle et pour sa représentation mentale.

Les expériences de Parsons sur la rotation mentale d’objet aboutit aux mêmes conclusions : le temps de rotation mentale d’un objet est proportionnel à l’angle de la rotation effectué. Par exemple, les sujets doivent décider si une main présentée en photographie correspond à la main droite ou à la main gauche. Et encore une fois, ils mettent autant de temps à prendre la décision qu’à faire une rotation réelle de leur main pour atteindre la position présentée. La constante des résultats de chronométrie mentale est donc la similarité frappante des durées d’actions réelles et représentées mentalement.

On a aussi trouvé des indices physiologiques dont l’activation résultait uniquement de l’imagerie mentale d’une action. Par exemple, certains ont mesuré l’effet de l’entraînement physique ou mental sur la force musculaire d’un doigt. Si l’on note une augmentation de la force musculaire de 30 % après l’entraînement physique, l’entraînement mental seul produit tout de même une augmentation de cette force de 22 % ! Or comme aucune contraction musculaire n’a été effectuée durant l’entraînement par imagerie mentale, le changement observé ne provient pas du niveau périphérique mais bien de l’activation de circuits moteurs centraux.

Autre exemple : les sujets devaient s’imaginer marcher ou courir à différentes vitesses sur un tapis roulant. Leur rythme cardiaque et leur ventilation totale augmentent alors proportionnellement à la vitesse imaginée au cours de cet exercice mental (tandis que leur consommation d’oxygène reste stable).


Pour déterminer si les deux objets sont les mêmes, le sujet doit en faire une rotation
mentale afin de les comparer.

 


Région cérébrales activée par la rotation mentale d’objets
Source : University of Melbourne
Neuroimaging and Informatics



Selon la théorie que le neurobiologiste David Ingvar a joliment nommé la "mémoire du futur", le cortex pariétal serait capable de produire des modèles internes des mouvements à effectuer, en amont des cortex prémoteur et moteur. Cette région du cerveau simulerait des actions en permanence et seulement certaines d’entre elles seraient éventuellement extériorisées. Cette théorie pourrait donner un socle conceptuel à l'entraînement mental des sportifs et des musiciens ainsi qu’à la rééducation par l'imagerie motrice.


Source : Todd Siler

Lien : Le cerveau, machine à produire une "mémoire du futur"

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