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Produire un mouvement volontaire |
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Même au repos, la plupart
de nos muscles sont dans un état de contraction partielle appelé
« tonus musculaire ». Le tonus est maintenu par l’activation
constante d’une petite quantité d’unités motrices qui
se contracte en alternance. |
Les fibres musculaires appartenant
à une même unité
motrice ne sont pas situées côte à côte mais plutôt
dispersées dans le muscle. Cette organisation s’explique sur le plan
fonctionnel si l’on prend en considération l’apport énergétique
nécessaire à la contraction musculaire. Celle-ci tire en effet son
énergie de la combustion du glucose amené aux fibres musculaires
par les capillaires sanguins circulant entre les fibres musculaires. Or comme
toutes les fibres innervées par un motoneurone se contractent en même
temps, leur élargissement comprimerait les capillaires les alimentant en
énergie si elles étaient regroupées au même endroit.
Cette diminution rapide de l’apport énergétique amènerait
donc une fatigue rapide de l’unité motrice, d’où la
distribution éparse de leurs fibres dans le muscle pour éviter ce
problème. |
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LA JONCTION NEUROMUSCULAIRE ET LA CONTRACTION
DES MUSCLES | |
La contraction
musculaire d’une unité
motrice est initiée par la libération d’acétylcholine
au niveau de la jonction neuromusculaire.
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L’activation des récepteurs nicotiniques
cholinergiques déclenche un potentiel post-synaptique excitateur au
niveau de la plaque motrice de la fibre musculaire. Si celui-ci atteint un certain
seuil, un potentiel d’action musculaire est généré
par les canaux sodiques dépendants du potentiel de membrane.
Ce potentiel d’action circule à la surface du lemme puis des
tubules T pour provoquer la libération du calcium stocké dans le
réticulum sarcoplasmique. Ce calcium diffuse dans les myofibrilles qui
sont divisés par les stries Z en segments appelés
sarcomères. Dans chaque sarcomère, des filaments
fins et épais peuvent glisser les uns sur les autres pour rapprocher les
stries Z et réduire ainsi la longueur du sarcomère lors de la contraction
musculaire. | Pour comprendre
comment le calcium va provoquer ce glissement des filaments fins et épais,
il faut considérer la protéine formant principalement les filaments
fins, l’actine, et celle formant majoritairement les filaments
épais, la myosine. Et plus particulièrement les
« têtes » des molécules de myosines qui, en s’associant
à celles de l’actine, provoquent un changement de conformation qui
induit une rotation des têtes de la myosine. C’est cette rotation
qui fera glisser d’un cran les filaments fins le long des filaments épais,
un peu comme un mécanisme de crémaillère. Or en l’absence
de calcium, la myosine ne peut pas interagir avec l’actine car ses sites
de liaison sont occupés par une autre protéine, la troponine.
Le calcium qui arrive suite à un potentiel d’action musculaire
va donc, en se fixant sur la troponine, faire deux choses : 1) exposer les sites
d’interaction de la myosine et 2) modifier la forme d’une autre protéine,
la tropomyosine, qui va pour sa part libérer les sites
de fixation spécifiques de la myosine présents sur la molécule
d'actine. L’actine et la myosine pouvant maintenant interagir, la rotation
des têtes de myosine sur celles d’actine devient possible. La contraction
musculaire va donc avoir lieu tant que le calcium et l’ATP seront disponibles.
L’ATP est entre autre nécessaire à la rupture de la liaison
entre l’actine et la myosine. C’est ce qui explique la rigidité
musculaire d’un cadavre lorsque cet apport d’ATP vient qu’à
manquer. La quantité de calcium émis par le réticulum
sarcoplasmique dépend de la fréquence des potentiels d’action
dans la fibre muculaire. À partir de 50 stimuli par seconde, la fréquence
est suffisante pour provoquer une contraction musculaire soutenue appelée
tétanos. La contraction musculaire prend fin quand cessent les
potentiels d’action et que diminue la concentration de calcium dans les
myofibrilles. Cette diminution est causée par la recapture du calcium dans
le réticulum sarcoplasmique, un processus actif qui nécessite de
l’ATP. Quand la concentration de calcium revient à la normale, la
fibre musculaire se relaxe et revient à sa position détendue.
La myasthénie est une maladie
liée à un défaut de transmission de l'influx nerveux entre
le nerf et le muscle volontaire. Il s’agit d’une maladie dite auto-immune
parce que certains globules blancs fabriquent, chez ceux qui en souffrent, des
anticorps contre leurs propres récepteurs de l'acétylcholine, ce
qui a pour effet de les détruire. L’efficacité de la jonction
neuromusculaire est donc réduite, ce qui amène une faiblesse musculaire
à l’effort ou, dans les formes graves de la maladie, une force musculaire
réduite en permanence. | |
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