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Chercheur : LAWRENCE KOHLBERG (1927-1987)

L’attitude égocentrique du jeune enfant s’explique selon Piaget par le fait qu’il voit le monde de son seul et unique point de vue et qu’il est se sent en position d’infériorité devant l’adulte qui impose certaines règles.

En interagissant de plus en plus avec les autres cependant, l’enfant passe de cette attitude morale qui lui est dictée par les autres à une position morale plus autonome. Il devient alors capable de considérer les règles de manière critique et d’appliquer ces règles sélectivement au nom d’objectifs mutuels et de désir de coopération.



LE DÉVELOPPEMENT MORAL

À mesure qu’un enfant grandit, on assiste non seulement au développement de ses facultés intellectuelles, mais aussi à un raffinement de son attitude envers ses semblables. On parle de développement moral pour désigner cette capacité de plus en plus grande de prendre en compte la perspective des autres avant de choisir un comportement.

Pour Jean Piaget, le développement moral d’une personne se fait à travers ses interactions sociales qui amènent l’individu à découvrir des solutions équitables pour tous (voir encadré). Pour lui, le rôle de l’éducateur est donc de fournir à l’enfant des situations de problèmes moraux à résoudre plutôt que de lui transmettre les règles de la société telles quelles, aussi bonnes soient-elles. Piaget refusait donc l’idée, avancée entre autres par le sociologue Émile Durkheim, que les jugements moraux viennent aux enfants à mesure qu’ils adoptent les normes de leur société.

Un autre chercheur important qui a exploré les différences entre le jugement moral des enfants, des adolescents et des adultes est Lawrence Kohlberg (1927 – 1987). Inspiré par Piaget, Kohlberg soumettait à ses sujets des dilemmes moraux et s’intéressait moins aux valeurs véhiculées par les réponses qu’aux arguments invoqués pour les justifier. En analysant ceux-ci, il en est venu à distinguer trois grands niveaux différents pour le développement du jugement moral.

Il désigne le premier niveau comme étant celui de la moralité préconventionnelle. À ce niveau, l’enfant n’a pas encore pris conscience des conventions sociales et n’en tient tout simplement pas compte. Il juge plutôt si une action est bonne ou mauvaise en se référant aux conséquences qu’elle va avoir sur lui. La question qui domine au début de ce niveau est: serais-je puni ? Et par la suite : serais-je récompensé ? La conduite de l’enfant est donc directement liée à l’autorité des parents et des éducateurs. La moralité préconventionnelle s’observe de 2-3 ans à 7-8 ans puisque avant cela l’enfant est trop jeune pour avoir un jugement moral.

Le deuxième niveau est celui de la moralité conventionnelle qui s’échelonne de 7 à 15 ans environ. Il prend place à partir du moment où l’enfant prend conscience du fait qu’il existe dans la société des conventions qu’il faut respecter. La préoccupation centrale devient donc dans un premier temps : que va-t-on penser de moi ? Puis, un peu plus tard : et si tout le monde faisait comme moi ? Les gestes qui sont considérés comme bons sont donc ceux qui maintiennent l’ordre social ou qui répondent aux attentes de ses semblables. C’est essentiellement ce désir qui pousse les jeunes à se conformer et à être grandement dépendant de l’opinion des autres.

Le troisième niveau, celui de la moralité postconventionnelle, amène des conduites qui vont au-delà des conventions de la société. Il commence par des questions comme : devrais-je me sentir obligé de faire telle ou telle chose ? Chez les individus les plus éveillés, ces questions peuvent surgir dès l’âge de 12 ans, lorsqu’on entend parler de la destruction de l’environnement et qu’on a la possibilité de faire partie d’un groupe écologique par exemple. Par la suite, la question peut devenir: cela s’accorde-t-il aux principes universels (droits de la personne, etc.) ? De telles préoccupations morales élevées ne se retrouvent que dans l’esprit d’une minorité de gens, peu importe leur âge.

Kohlberg raffine chacun de ces trois niveaux en les subdivisant chacun en deux pour obtenir ainsi six phases dans le développement moral de l’individu.

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