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outil: Similitudes et différences entre le cerveau et l'ordinateur 
 Outre les analogies mais aussi les différences entre 
mémoire vive d'ordinateur et mémoire de travail du cerveau humain, 
ainsi que disque dur et mémoire à long terme (voir capsule outil 
ci-bas), des ressemblances sont souvent rapportées entre ordinateur et 
cerveau. Qu'en est-il au juste ? Se pourrait-il que nos amis soient au fond de 
"faux-amis" ? Digital versus analogue La grande majorité 
des ordinateurs sont digitaux, c'est-à-dire qu'ils effectuent leurs opérations 
à partir d'états discrets d'un système binaire ne comportant 
que deux états possibles, "on" ou "off ", ou si l'on 
préfère des "0" et des "1". Contrairement au 
codage analogique des anciens disques de musique en vinyle par exemple (où 
c'était les variations continues du contour des sillons qui codait l'information), 
le codage digital permet une plus grande fidélité puisque toutes 
les inévitables petites erreurs de lecture sont automatiquement éliminées 
en autant qu'elles ne sont pas suffisamment grandes pour faire changer un 0 pour 
un 1. Le cerveau humain fonctionne-t-il de manière analogue ou digitale 
? Force est d'admettre qu'il possède les deux modes de fonctionnement. 
En effet, un neurone peut émettre ou non un potentiel d'action qui est 
un processus de type " tout ou rien ". En ce sens, il a un comportement 
digital. Ceci dit, la fréquence avec laquelle un neurone émet des 
potentiels d'action, elle, est variable, ce qui lui donne une propriété 
de système analogique.  Mais le fonctionnement du neurone est aussi 
analogue d'une autre façon: par la sommation continuelle des différents 
potentiels excitateurs et inhibiteurs qui s'opère un peu partout de manière 
analogique sur sa membrane, résultat des nombreux influx nerveux qu'il 
reçoit constamment d'autres neurones. L'état de polarisation de 
la surface membranaire complexe de l'arbre dendritique d'un neurone varie donc 
continuellement de manière analogique selon l'influence de ses nombreuses 
synapses. Et c'est seulement au niveau du cône d'implantation de l'axone 
que ce signal analogue est converti en potentiel d'action. En série 
versus en parallèle La plupart des ordinateurs traitent l'information 
très rapidement, mais de façon sérielle, c'est-à-dire 
une opération après l'autre. Toute l'information est ainsi traitée 
par un processeur central qui peut cependant simuler un fonctionnement en parallèle 
en subdivisant les différentes tâches et en alternant rapidement 
entre elles.  Les neurones du cerveau sont beaucoup plus lents que les circuits 
intégrés d'un ordinateur. Mais la puissance du cerveau lui vient 
du fait que c'est une machine qui opère massivement en parallèle. 
Il n'y a aucun processeur central dans le cerveau, mais des millions de neurones 
intégrant des signaux simultanément. Plusieurs grandes régions 
spécialisées tantôt dans la vision, tantôt dans l'audition 
ou la planification d'une action fonctionnent en parallèle à tout 
moment, et même à l'intérieur de chacune de ces régions 
l'information circule dans des réseaux neuronaux sans organisation sérielle 
importante.  Enfin, si l'ordinateur sériel peut simuler un fonctionnement 
en parallèle, le cerveau parallèle peut quant à lui simuler 
un fonctionnement sériel comme c'est le cas pour le langage parlé 
et écrit par exemple.  Déterministe versus non déterministe Les 
ordinateurs sont des machines déterministes en ce sens que pour une même 
entrée, ils produisent toujours la même sortie. Cela ne veut pas 
dire que cette sortie est prévisible. Les ordinateurs peuvent par exemple 
simuler des systèmes non déterministes en introduisant des variables 
pseudo-aléatoires. Ou encore, utiliser des équations de la physique 
du chaos où les résultats de processus déterministes peuvent 
être grandement influencés par des variations infimes des conditions 
initiales.  Le cerveau, pris globalement, est un système non déterministe. 
Pour la simple et bonne raison qu'il n'est jamais tout à fait le même 
d'un moment à un autre. De nouvelles synapses se forment, se renforcent 
ou s'affaiblissent à tout moment en fonction de l'usage qu'on en fait, 
et par conséquent une entrée ne produira jamais exactement la même 
sortie. Toutefois, les processus physico-chimiques qui sous-tendent l'activité 
cérébrale sont, eux, considérés comme déterministes. 
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