Capsule outil: Le test de Wada et l'identification de l'hémisphère du langage

Introduit dans les années 1960 chez l'humain par Juhn Wada à l'Institut Neurologique de Montréal, le " test de Wada " consiste à injecter un anesthésique à courte durée d'action (un barbiturique comme l'amobarbital (ou amytal) sodique par exemple) dans l'une des artères carotides. Le produit anesthésiant se répand alors préférentiellement dans le flux sanguin de l'hémisphère ipsilatéral par rapport à l'injection. Au bout de 10 minutes, à cause du contrôle croisé de nos fonctions sensorimotrices, les membres du côté controlatéral du corps par rapport à l'injection sont paralysés et la sensation somatique est supprimée.

Il est aussi possible de tester les capacités langagières de l'hémisphère ainsi anesthésié en demandant au patient de répondre à des questions. Si c'est l'hémisphère dominant pour la parole, le patient sera incapable de parler et aura des troubles de la compréhension jusqu'à ce que les effets de l'anesthésiant se dissipent. Si l'injection n'est pas réalisée dans l'hémisphère dominant, le sujet peut répondre aux questions normalement.

Les nombreux tests de ce type effectués généralement en vue d'une opération neurochirurgicale chez des patients épileptiques indiquent que la grande majorité des droitiers et une proportion importante de gauchers ont leurs fonctions linguistiques majeures dans l'hémisphère gauche.

Certains gauchers ont donc leur fonction langagière à gauche mais leurs aires motrices dominantes à droite, ce qui rend difficile de concevoir une relation étroite entre la latéralisation de ces deux fonctions. La latéralisation manuelle serait, au même titre que la latéralisation du langage mais indépendamment de celle-ci, un exemple de l'avantage pour le cerveau de concentrer une spécialisation fonctionnelle du même côté afin d'optimiser les connexions des circuits nerveux.

Le test de Wada peut être employé pour déterminer, avant une intervention neurochirurgicale, quel est l'hémisphère " parlant ". Tout doit être alors mis en œuvre pour épargner les aires du langage de cet hémisphère étant donné les implications désastreuses de la perte du langage chez une personne. Le désavantage du test de Wada est que les effets anesthésiants sont de courte durée (environ 10 à 15 minutes). Ainsi, il faut se dépêcher pour procéder à l'évaluation, d'autant plus qu'il n'est pas rare que l'amytal entraîne de la somnolence.

Dans un deuxième temps, juste avant d'effectuer l'ablation d'une tumeur ou d'un foyer épileptique, le neurochirurgien pourra délimiter de manière plus précise les aires corticales du langage à l'aide de faibles stimulations électriques locales appliquées directement sur le cortex. Développées durant les années 1940 et 1950 par Wilder Penfield et ses collègues de l'Institut Neurologique de Montréal, ces cartographies en cours d'opération ont de manière générale confirmé les résultats obtenus à partir des autres méthodes, comme l'implication d'une grande région du cortex périsylvien gauche, nettement impliqué dans la compréhension et le production du langage.

Ces techniques ont aussi permis de constater à quel point il existait une variabilité importante dans la localisation des aires langagières d'une personne à l'autre. Si importante que la correspondance avec les aires du langage indiquées dans les manuels est souvent très approximative.


Outil: L·imagerie cérébraleLien: Perspectives on the Wada test Lien: Localisation des foyers épileptogènesLien: Better brain imaging helps surgeons avoid damage to language functions 

 

 


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