L'ensemble social constitue
pour le système régulé
qu'est l'individu, la commande extérieure (servomécanisme)
qui va établir les différentes valeurs de son
activité comportementale.
La plupart des êtres humains ne contribuent qu'au
maintien d'un sous-groupe, d'une caste ou d'une classe,
plutôt que de s'ouvrir au plus grand ensemble de
niveau d'organisation supérieur, celui de l'espèce.
Autrement dit, l'ouverture vers le niveau supérieur
qui se fait à
tous les niveaux du vivant semble très difficile à
réaliser entre l'individu et l'ensemble de l'espèce
humaine.
LES GROUPES SOCIAUX
Comme tous les ensembles,
la société se définit
par les relations qui existent entre ses éléments,
en l'occurrence ici, les individus. Ces relations sociales sont
cependant trop complexes pour que nous puissions en embrasser la
totalité. Nous ne pouvons donc appréhender qu'un
sous-ensemble de la Structure sociale (avec un grand S).
Une théorie sociale ne décrit donc toujours qu'une
structure (avec un petit s) sociale. C'est d'ailleurs le propre
des idéologies, et même d'une certaine vision étroite
des disciplines scientifiques, de croire que sa conception particulière
de la structure constitue la Structure de l'ensemble des relations
du réel.
À cause de cette méprise, il arrive trop souvent
qu'un groupe humain, convaincu de la valeur globale de sa structure
partielle, veuille l'imposer à ses contemporains, parfois
de gré, souvent
de force.
Par conséquent, il semble souhaitable de connaître
le plus grand nombre d'éléments de cet ensemble de
relations si l'on veut se rapprocher du réel tout en sachant
qu'on ne l'atteindra jamais.
L'influence de l'environnement physique,
de la culture et des relations interpersonnelles est donc central
pour comprendre une société. D'autant plus qu'ils génèrent
des valeurs sociales et des institutions qui agissent en retour
sur chacun de ces déterminants. Par exemple, l'industrialisation
pollue l'environnement, les modes et les courants artistiques transforment
la culture et les interdits sociaux façonnent nos relations
interpersonnelles.
C'est ce qu'illustre le diagramme suivant,
en soulignant
également l'évolution sociale dans le temps, indéniable
mais peu perceptible à l'échelle d'une vie (passez
la souris sur les mots soulignés pour une brève définition
du terme).
Certaines valeurs sociales, comme celles
provenant du milieu familial, sont intégrées dès le plus jeune âge,
et nous accompagnent toute notre vie le plus souvent inconsciemment.
D'autres, comme celles transmises par
le milieu de travail, la religion ou la culture, sont apprises
plus tard et peuvent
être acceptées ou refusées de façon
plus consciente par l'individu.
Enfin, les valeurs politiques ou économiques (démocratie,
totalitarisme, libéralisme, anarchisme ) en usage dans
la société où vit une personne exercent une
influence plus générale et plus abstraite. Elles
se matérialisent dans des institutions qui cherchent avant
tout à maintenir l'ordre social. Un
ordre qui profite généralement à un sous-groupe
dominant de la société.
Les cultures ne sont pas données
une fois pour toutes: non seulement elles évoluent
selon leurs logiques propres, mais elles restent soumises à l'ensemble
des événements historiques et de ses rapports
avec les milieux écologiques. Certains facteurs politiques,
religieux, ou au contraire techniques, voire démographiques,
peuvent rapprocher des cultures, mais aussi devenir des causes
de conflit et d'aliénation.
La nature profondément inégalitaire des
dominations coloniales à la fois économiques
et linguistiques provoquèrent la disparition de
patrimoines culturels originaux et uniques. L'expansion
européenne depuis le XVe siècle, en Amérique
du Nord et du Sud, en Afrique noire, en Asie et dans les
archipels du Pacifique, fut en un sens un massacre de cultures.
La " Macdonalisation
" actuelle du monde en est un autre triste exemple