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Expérience : FOXP2 and the mirror system
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Outil : L'imagerie cérébrale L'imagerie cérébrale

François Jacob et le bricolage de l’évolution

Parmi les différents marqueurs génétiques utilisés pour étudier la diversité génétique des individus et des populations, les plus intéressants sont les séquences d'ADN héritées par un seul des parents: l'ADN mitochondrial (ADNmt), hérité de la mère, et le chromosome Y, hérité du père. Ces marqueurs génétiques hérités par un seul des deux parents sont très utiles parce que les séquences d'ADN portées par ces chromosomes échappent à la recombinaison méiotique. Cela permet d'identifier plus facilement les ancêtres paternels et maternels d'une population.

Le gène FOXP2, situé sur le chromosome 7, comporte pour sa part deux copies, l’une héritée du père, l’autre de la mère. Et l’intégrité des deux semble nécessaire au bon fonctionnement du langage.

Lien : Genetic Origins



DES GÈNES NÉCESSAIRES À LA PAROLE

L’identification du gène FOXP2 sur le chromosome 7 humain est le premier pont entre l’hérédité et le langage.

Les travaux subséquents ont permis d’en savoir plus sur la protéine produite par ce gène. Il s’agit de ce qu’on appelle un facteur de transcription, c’est-à-dire une protéine qui peut se fixer directement sur la molécule d’ADN pour réguler l’expression d’autres gènes. Des gènes possiblement impliqués ici dans le développement des aires cérébrales associées au langage. En d’autres termes, si l’ensemble des gènes contribuant au langage forment un arbre, alors on peut dire que le gène FOXP2 forme le tronc.



Activation moyenne enregistrée par IRMf chez
des sujets normaux et chez des sujets atteints d’altérations spécifiques du langage lors d’une
tâche de génération de mots.

 

Pas étonnant alors que dès qu’une des deux copies de ce gène est défectueux chez une personne, celle-ci souffre d’altérations spécifiques du langage. De plus, des études d’imagerie cérébrale ont montré qu’effectivement, les cerveaux des personnes atteintes d’altérations spécifiques du langage montrent plusieurs anomalies dans des régions clé pour le langage. En particulier, les deux noyaux caudés et l’aire de Broca avaient une taille réduite et montraient une hyperactivité durant les tâches d’expression orale (noyau caudé gauche seulement).


Les grandes difficultés à bouger les lèvres et la langue chez les personnes ayant la version mutante du gène FOXP2 pourraient être reliées à cette atrophie du noyau caudé, une structure impliquée dans le contrôle moteur. Pour cette raison, certains chercheurs pensent que la version humaine du gène FOXP2 permet une finesse des mouvements de la bouche et du visage qui nous donnerait accès au langage articulé.

Certains ont même affirmé que FOXP2 n’était après tout peut-être pas « un gène du langage », mais plutôt un gène dont la défectuosité entraînerait des troubles moteurs suffisamment graves pour empêcher le langage. D’autres explications évitent aussi de lier directement FOXP2 au langage, comme celle voulant que le gène puisse diminuer les facultés intellectuelles à un point tel que le langage deviendrait inaccessible. Mais des expériences subséquentes ont montré que les liens entre FOXP2 et le langage semblent très étroits.

Ainsi, si la maladie tend à frapper les membres des familles qui ont les moins bons résultats aux tests de quotient intellectuel (QI), certaines personnes atteintes ont cependant des résultats normaux aux tests de QI, et d’autres ont même des résultats supérieurs à des membres de leur famille qui n’ont pas d’altération spécifique du langage…

De plus, les personnes atteintes ont également des difficultés à identifier des sons élémentaires du langage, à comprendre des phrases, à utiliser la grammaire, etc. Sans parler de l’atrophie observée au niveau de l’aire de Broca, siège de neurones miroirs et région dont la destruction provoque des aphasies de toute sorte.

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