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Un
microprocesseur qui simule une synapse
À
la recherche de la trace du temps perdu dans nos synapses
Le ou les rôles précis de la DLT dans
la fabrication des souvenirs restent encore à déterminer. Une chose
est sûre, elle ne semble pas seulement être le "contraire "
de la PLT. Elle pourrait avoir une fonction plus active que l'oubli des souvenirs
superflus. Ainsi, on sait que trop peu de DLT diminue certains types de mémoire.
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LA DÉPRESSION À LONG TERME | | La dépression
à long terme (DLT) a été découverte au début
des années 1980 dans le cervelet. Ses mécanismes sont par conséquent
un peu moins connus que ceux de l'autre grand mécanisme de plasticité
synaptique, la
potentialisation à long terme (PLT), qui fut mis en évidence
au début des années 1970. On s'est cependant vite aperçu
que la DLT n'était pas limitée qu'au cervelet et qu'elle se produisait
aussi dans les synapses du cortex, de l'hippocampe, du striatum, etc.
Si la DLT est si commune, c'est probablement parce qu'elle
jouerait un rôle essentiel dans la mémorisation. Contribue-t-elle
directement au stockage des souvenirs comme la PLT ou nous fait-elle seulement
oublier les traces des anciens apprentissages pour nous permettre d'en acquérir
de nouveaux, la question demeure ouverte. Certains modèles de la
mémoire procédurale postulent par exemple que les réseaux
nerveux du cervelet deviendraient plus performants en " déprimant
" les synapses qui ont conduit à des erreurs lors d'un apprentissage
moteur. À l'inverse de la PLT déclenchée
par une stimulation synaptique à haute fréquence, la DLT est produite
par des influx nerveux arrivant à la synapse à basse fréquence
(1 à 5 Hertz). La synapse subit alors une transformation inverse à
la PLT : au lieu de voir son efficacité augmentée, la connexion
synaptique est affaiblie.
La raison de cette
différence provient de l'effet que ces deux différents patterns
d'activation vont avoir sur la concentration de l'ion calcium à l'intérieur
de la cellule : une augmentation importante du calcium pour la PLT ou une faible
augmentation pour la DLT. Ces niveaux différents de concentration du calcium
intracellulaire vont amener l'activation de seconds messagers distincts. Dans
le cas de la PLT, beaucoup de calcium rendra actif des protéines kinases,
tandis que le peu de calcium libéré par la DLT activera plutôt
des phosphatases. Ce
sont ces enzymes qui vont modifier la synapse pour la rendre moins efficace
au passage de l'influx nerveux. Il est intéressant
de noter que ce sont les mêmes neurotransmetteurs (glutamate) et les mêmes
récepteurs (NMDA) qui sont impliqués dans l'entrée, massive
ou restreinte, du calcium dans le neurone. L'oubli généré
par la DLT est donc un processus aussi actif que la PLT qui emploie, du moins
au début de la cascade de réactions chimiques, les mêmes molécules. | | |
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