Les glandes surrénales produisent
deux grands types d'hormones en réponse au stress
. Les catécholamines comme l'adrénaline et
la noradrénaline produites par la glande médullo-surrénale
en réponse à une activation du système
nerveux sympathique ; et les glucocorticoïdes,
dont le cortisol chez l'homme et la corticostérone
chez le rat, libérés par la glande cortico-surrénale.
Les
effets des hormones de stress sur la mémoire ne
changent pas de manière monotone avec la concentration
plasmatique de ces hormones. On dit qu'ils s'expriment
selon une fonction dite en U inverse. Des concentrations
modérément
élevées semblent avoir un effet optimal, des concentrations
moindres ou supérieures sont accompagnées d'une
plasticité réduite.
Les effets des glucocorticoides
illustrent comment les mécanismes physiologiques
sont ajustés de manière fine et fonctionnent
dans des fenêtres très précises, entre
l'inertie et l'emballement catastrophique.
QUAND LES CIRCUITS DE L'HIPPOCAMPE SONT
PERTURBÉS
Au niveau cellulaire, on sait que la mémoire correspond à l'activation
de certains réseaux
de neurones.
Or les
circuits neuronaux de l'hippocampe sont parmi les plus sensibles aux stimulations
répétées capables de renforcer de tels réseaux. Il
n'est donc pas surprenant de constater que de nombreuses amnésies sont
associées à
des dommages dans les circuits hippocampiques.
On sait par exemple que les cellules
pyramidales de l'hippocampe sont très sensibles aux hormones surrénaliennes
sécrétées en cas de stress (voir encadré).
Ces hormones peuvent influencer la
PLT, le mécanisme à la base de la mémoire,
par l'entremise de récepteurs situés directement
sur les neurones de l'hippocampe.
L'activation de ces récepteurs a des
effets rapide sur la libération et la reprise de glutamate
dans le circuit hippocampique, ainsi que des effets plus lents sur
le métabolisme des cellules, du fait notamment de l'entrée
de calcium qui est alors amplifiée dans ces neurones. A très
long terme, c'est la morphologie des cellules pyramidales qui est
affectée, de manière réversible ou irréversible
selon la durée et l'intensité du stress.
Le fonctionnement
des circuits neuronaux de l'hippocampe peut aussi être
perturbé par des lésions directes. Dans le
cas du patient H.M., il est évident que l'ablation
complète des deux hippocampes a eu des effets désastreux
sur sa mémoire. Mais d'autres patients ayant subit des
lésions plus subtiles à certaines régions
de l'hippocampe ont aussi eu des troubles de mémoire.
C'est le cas du patient R.B. dont une ischémie a causé
des dommages aux neurones pyramidaux de la l'aire CA1 de l'hippocampe.
Cette absence d'irrigation sanguine survenue au cours d'une
opération à cur ouvert a provoqué
par la suite chez cette personne une amnésie antérograde
marquée ainsi qu'une amnésie rétrograde
mineure.
1- fibres perforantes
2- fibres moussues
3- collatérales de Schaffer
4- axones des cellules pyramidales de CA1
5- axones des neurones du Subiculum