Le cannabis
La sensation d’euphorie légère, de relaxation et
de perceptions auditives et visuelles amplifiées que produit la
marijuana s’explique presque entièrement par son action sur
les récepteurs cannabinoïdes. Ces récepteurs sont présents
un peu partout dans le cerveau et une molécule endogène
qui s’y lie naturellement, l’anandamide, a été
identifiée. On est donc en présence du même cas de
figure qu’avec les opiacés qui se lient directement sur les
récepteurs aux endorphines, nos morphines naturelles.
L’anandamide participe à la régulation de l’humeur,
de la mémoire, de l’appétit, de la douleur, de la
cognition et des émotions. Lorsqu’on introduit du cannabis
dans l’organisme, son ingrédient actif, le Delta-9-tetrahydrocannabinol
(ou THC), peut donc perturber toutes ces fonctions.
Le THC commence par se fixer sur les récepteurs CB1 de l’anandamide.
Ce récepteur modifie alors l’activité de plusieurs
enzymes intracellulaires, dont l’AMPc dont il diminue l’activité.
Moins d’AMPc signifie moins de protéine kinase A. La baisse
d’activité de cette enzyme affectera les canaux potassiques
et calciques de façon telle que la quantité de neurotransmetteurs
relâchés sera diminuée. L’excitabilité
générale des réseaux de neurones s’en trouvera
donc elle aussi amoindrie.

Toutefois, dans le circuit de la récompense, on observe comme pour
les autres drogues une augmentation de la libération de la dopamine.
Comme pour les opiacés, cet accroissement paradoxal s’explique
par le fait que les neurones dopaminergiques de ce circuit ne possèdent
pas de récepteurs CB1 mais sont inhibés par des neurones
GABAergiques qui eux en possèdent. Le cannabis va donc provoquer
une levée de l'inhibition des neurones au GABA et par conséquent
activer les neurones à dopamine.
Enfin, la perte de récepteurs CB1 au niveau des artérioles
cérébrales des consommateurs chroniques provoque la réduction
du flux sanguin et, par conséquent, de l’apport en glucose
et en oxygène. Ceci se traduit principalement par des troubles
de l’attention, des capacités mnésique et de d’apprentissage.
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