Opiacés (héroïne, morphine...)
Notre organisme utilise naturellement des substances similaires aux opiacés
comme neurotransmetteurs. Il s’agit des endorphines, des enképhalines
et de la dynorpine, que l’on désigne souvent sous l’appellation
d’opioïdes endogènes. Ces molécules modulent
les réactions aux stimuli douloureux, régulent les fonctions
vitales comme la faim ou la soif, interviennent dans le contrôle
de l’humeur, de la réponse immunitaire, etc.
Les effets très puissants des opiacés comme l’héroïne
ou la morphine s’expliquent par le fait que ces substances exogènes
vont se fixer sur les mêmes récepteurs que nos opioïdes
endogènes. Il existe 3 sortes de récepteurs : mu, delta
et kappa très largement distribués dans le cerveau.
Ces récepteurs, par l’entremise de seconds messagers, influencent
la probabilité d’ouverture de canaux ioniques ce qui leur
permet par exemple de diminuer l’excitabilité des neurones.
Cette baisse d’excitabilité serait à l’origine
de l’effet euphorisant des opiacés et serait médiée
par les récepteurs mu et delta.
Cet effet euphorisant impliquerait aussi un autre mécanisme faisant
intervenir les interneurones inhibiteurs au GABA de l’aire tegmentale
ventrale. En se fixant sur leurs récepteurs mu, les opioïdes
exogènes provoqueraient une diminution de la quantité de
GABA relâché (voir l’animation). Or le GABA diminue
normalement la quantité de dopamine relâchée dans
le noyau accumbens. En inhibant un inhibiteur, les opiacés augmentent
donc en bout de ligne la production de dopamine et la sensation de plaisir
ressenti.
La prise chronique d’opiacés inhibe la production d’AMPc,
inhibition qui est compensée à long terme par d’autres
mécanismes de production d’AMPc. Lorsque la disponibilité
de la drogue vient à manquer, cette capacité accrue de production
de l’AMPc est dévoilée et produit l’hyperactivité
neuronale et le sentiment de manque.
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