Capsule outil : Les aires corticales de Brodmann Dans
le cerveau de tous les animaux vertébrés, les cellules nerveuses
du cortex présentent une organisation caractéristique en couches
parallèles à la surface du cerveau. Au moins une de ces couches
contient des neurones pyramidaux dont une longue dendrite apicale s’élève
jusqu’à la couche la plus proche de la surface. Cette dernière
est généralement dénuée de corps cellulaires et comprend
surtout des fibres nerveuses, dendrites ou axones.
La technique de coloration de Golgi
fut une des premières qui permit, au début du vingtième siècle,
de visualiser les neurones du cortex. Source: J. Batty Tuke, The Insanity
of Over-Exertion of the Brain, Edinburgh, 1894 Certaines
parties très anciennes du cortex comme l’hippocampe ne sont formées
que d’une seule couche de cellules. D’autres comme le cortex olfactif
en contiennent deux. Mais le cortex le plus élaboré, appelé
néocortex, contient au moins six grandes couches bien définies qui
sont même souvent subdivisées en sous-couches. Durant l’évolution,
le néocortex apparaît seulement avec les mammifères. Il prédomine
tellement chez les primates et l’être humain qu’on utilise souvent
simplement le terme cortex pour désigner le néocortex.
L'organisation cellulaire corticale diffère suffisamment à travers
les différentes régions du néocortex que l'on peut s'en servir
comme critère pour délimiter des aires corticales distinctes au
niveau fonctionnel. C’est ce qu’a fait l’anatomiste allemand
Korbinian Brodmann au début du vingtième siècle en établissant
une carte cérébrale basée sur les différences d’architecture
cellulaire des différentes régions du cortex. Chaque région
du cortex ayant la même organisation cellulaire a donc reçu un numéro
allant de 1 à 52. L’intuition de Brodmann, qui s’est vue fréquemment
confirmée par la suite, était qu’à une organisation
anatomique donnée correspond une fonction particulière.
Par exemple, l’aire 17 de Brodmann, qui reçoit de l’information
d’un noyau du thalamus relié à la rétine, s’est
avéré correspondre exactement au cortex visuel primaire. Ou encore
l’aire 4 de Brodmann, dont les axones des grosses cellules pyramidales vont
rejoindre les motoneurones de la moelle épinière, correspond globalement
au cortex moteur.
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