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AideLien : The Physiology of Neuromuscular TransmissionLien : Récepteur nicotiniqueLien : The mechanism of filament sliding during contraction of a myofibril
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Une fibre musculaire est le résultat de la fusion de plusieurs cellules durant le développement. Ce phénomène, que l’on appelle un syncytium, explique pourquoi une seule fibre musculaire peut contenir plusieurs centaines de noyaux. Ceux-ci sont situés à la périphérie du cytoplasme, juste sous la membrane cellulaire (sarcolemme).


Plus un organe nécessite un contrôle moteur fin, plus la taille de l’unité motrice est petite. Par exemple, un motoneurone peut déclencher la contraction de moins de 10 fibres musculaires dans les muscles oculaires. Dans le larynx, c’est à peine 2-3 fibres qui sont contrôlées par un motoneurone. À l’opposé, les unités motrices du muscle du mollet (gastrocnemius) comprennent de 1000 à 2000 fibres musculaires réparties dans tout le muscle.

Par ailleurs, bien que la réponse d’une unité motrice soit de type tout ou rien, la force de la réponse du muscle entier est, pour sa part, proportionnelle au nombre d’unités motrices activées.

LA JONCTION NEUROMUSCULAIRE ET LA CONTRACTION DES MUSCLES
LE RÉCEPTEUR NICOTINIQUE DE L'ACÉTYLCHOLINE

Les axones des motoneurones, lorsqu’ils arrivent à proximité d’un muscle pour l’innerver, se divisent en plusieurs branches qui vont chacune établir une jonction neuromusculaire avec une fibre musculaire. Le potentiel d’action en provenance d’un motoneurone va donc provoquer la contraction musculaire d’un ensemble de fibres musculaires formant ce que l’on appelle une "unité motrice".

L'unité motrice est donc le plus petit élément contractile que le système nerveux peut mettre en jeu. Le corollaire étant qu’une fibre musculaire n'est toujours innervée que par un seul motoneurone.

Quand un potentiel d’action arrive à une jonction neuromusculaire, il provoque le relâchement d’acétylcholine. Celle-ci se fixe sur les récepteurs nicotiniques situé sur la "plaque motrice", région spécialisée de la membrane post-synaptique de la fibre musculaire où se trouve concentrés les récepteurs. Cette fixation provoque l’ouverture de des récepteurs-canaux nicotiniques et l’entrée d’ions sodium dans le muscle.

Cette entrée de sodium, si elle est suffisante pour faire passer le potentiel de repos de la fibre musculaire de -95 milivolts à environ -50 milivolts, provoque un potentiel d’action musculaire qui se répand dans toute la fibre. Celui-ci voyage d’abord à la surface du sarcolemme, cette membrane excitable qui entourent les différentes structures cylindriques contractiles dénommées myofibrilles. Or, pour atteindre les myofibrilles, dont certaines sont situées en profondeur dans la fibre musculaire, le potentiel d’action musculaire suit le réseau de tubule T (pour transverse) qui partent du sarcolemme et s’enfoncent au cœur de la fibre.

Le potentiel d’action musculaire atteint ainsi une structure clé dans la cascade de réactions menant à la contraction musculaire : le réticulum endoplasmique, qui stocke les ions calciums nécessaires à la contraction musculaire. Or il existe un couplage physique direct entre une protéine sensible au potentiel de membrane des tubules T et un canal calcique du réticulum endoplasmique, de sorte que l’arrivée du potentiel d’action musculaire provoque l’expulsion de calcium du réticulum endoplasmique, le rendant ainsi disponible pour la suite de la cascade biochimique impliquant les protéines contractiles des myofibrilles.



L’excitabilité membranaire est une caractéristique que partagent les neurones et les fibres musculaires qui peuvent produire des potentiels d’action. Cette caractéristique ne leur est cependant pas exclusive puisqu’elle se retrouve entre autres dans les cellules glandulaires, les ovules fertilisés et certaines cellules végétales.

 

    
Liens
Lien : Muscarinic receptorsLien : Modelling the Acetylcholine Receptor ChannelLien : Comparison of direct and indirect neurotransmitter actions
Histoire
Histoire : Le récepteur à l'acétylcholine / Les conférences Macy

Plusieurs toxines peuvent affecter la jonction neuromusculaire et ses récepteurs nicotiniques. Certaines, comme la toxine botulinique, agissent au niveau présynaptique en empêchant la libération d’acétylcholine et produisant une faiblesse ou une paralysie musculaire.

Mais d’autres agissent directement sur le récepteur nicotinique en occupant le site de fixation de l’acétylcholine, mais sans provoquer l’ouverture du canal. L’acétylcholine étant libérée dans la fente synaptique mais ne pouvant se fixer aux récepteurs, la contraction musculaire n’a pas lieu. C’est de cette façon qu’agit le curare dont les indiens d’Amazonie enduisent leur flèche : le poison tue en paralysant les muscles du diaphragme. C’est le même mécanisme qui est à l’œuvre avec la bungarotoxine, un venin de serpent.

Certaines substances vont plutôt se loger dans le pore central du récepteur nicotinique, empêchant ainsi le passage des ions. C’est le cas de la procaïne, la lidocaïne ou la benzocaïne, des molécules utilisées pour l’anesthésie locale. Ou encore de la tétrodotoxine contenue dans le foie de certains poissons et qui, lorsqu’elle est ingérée, peut provoquer la mort en quelques heures.

Lien : Neuromuscular Junction ToxinsLien : Nicotinic receptor in the neuromuscular junctionLien: La tétrodotoxine
Lien: NeurotoxinsLien : La découverte de neurotransmetteur dans les poissons électriques
LE RÉCEPTEUR NICOTINIQUE DE L'ACÉTYLCHOLINE
LA JONCTION NEUROMUSCULAIRE ET LA CONTRACTION DES MUSCLES

Pour provoquer la contraction musculaire, l’acétylcholine produite dans le neurone présynaptique doit se fixer sur les récepteurs nicotiniques de la jonction neuromusculaire. Ceux-ci sont constitués de 5 sous-unités qui forment une structure pentagonale organisée autour d’un canal central.

Lien : Neurons: Animated Cellular & Molecular Concepts (cliquez sur 3. Ions and Ion Channels)

Le récepteur nicotinique est donc un récepteur canal (ou ionotrope), c’est-à-dire que c’est la même protéine qui forme le canal transmembranaire et qui fixe l’acétylcholine ou l’un de ses agonistes comme la nicotine. Leur fixation provoque alors une dépolarisation dans la cellule post-synaptique en y laissant entrer beaucoup de sodium et sortir un peu de potassium.

On distingue deux types de récepteurs nicotiniques: le N1 qui se trouve dans le système nerveux végétatif et le N2 qui est plutôt au niveau des jonctions neuromusculaires. Ces récepteurs font partie d’une grande famille de récepteurs canaux qui comprend ceux de la glycine, du glutamate (NMDA et AMPA) ou encore du GABA (récepteurs GABA-A).


Outre les récepteurs nicotiniques, il existe une autre famille de récepteurs à l’acétylcholine, les récepteurs muscariniques. Ceux-ci font partie de l’autre grande classe de récepteur appelés récepteurs à protéine G (ou métabotrope). Ces récepteurs, dont font partie par exemple les récepteurs à la dopamine, sont totalement distincts du canal ionique. Ils exercent leurs effets sur les canaux via une protéine située du côté cytoplasmique appelée protéine G parce qu’elle lie le GTP. Le récepteur activé par la fixation du neurotransmetteur active donc cette protéine G qui module directement ou indirectement (via un second messager) l'ouverture de canaux ioniques indépendants. Son action est par conséquent moins rapide que pour les récepteurs nicotiniques où tout est centralisé sur le même complexe protéique.

Par ailleurs, alors que les récepteurs nicotiniques sont formés de cinq peptides distincts, les sept domaines transmembranaires des récepteurs muscariniques proviennent de la même protéine qui serpente à travers la membrane.

Encore ici, il existe au moins cinq types de récepteurs mucariniques qui tous sont activés par la muscarine, une molécule produite par un champignon. M1 et M3 activent par exemple la phospholipase C, un second messager qui amène une dépolarisation par l’ouverture de canaux au calcium et diminution du flux de potassium. M1 se retrouve dans le cortex et les noyaux gris centraux tandis que M3 est dans le cervelet. Les deux récepteurs interviennent également dans les sécrétions glandulaires exocrines.

Un mode d’action différent est associé au type M2 qui est lié à une protéine G qui inhibe l’adényl cyclase. La baisse d’activité de cette enzyme diminue la quantité du second messager AMP cyclique permettant l’ouverture des canaux potassium et hyperpolarisation de la cellule. M2 se trouve également dans le système nerveux central (cervelet, noyaux gris centraux et tronc cérébral) mais aussi au niveau du cœur.

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