Capsule outil : L'Histoire comme discipline scientifique

Notre mémoire collective, celle des faits historique est avant tout subjective car elle se fonde sur des mémoires individuelles qui ne sont que reconstruction sélective des événements. L'histoire comme discipline scientifique implique un décentrement du regard. Ce que l'on appelle l'objectivité de l'histoire, c'est la possibilité de changer de point de vue, de ne pas être soumis à un point de vue particulier. Car la mémoire d'un peuple conquis n'est certainement pas la même que celle du peuple conquérant…

À l'instar de la mémoire d'un individu, la mémoire collective présuppose la sélection de certains faits et l'oubli des autres. Cet oubli répond souvent à une simplification de la complexité des événements, mais est aussi parfois commandé, par exemple pour des raisons politiques, religieuses, etc. L'histoire (comme la psychanalyse…) vise à faire revenir l'oublié.

Enfin, comme la mémoire individuelle a tendance à s'inscrire dans un récit (mémoire épisodique), et donc de se construire à partir du présent, de même ce dont les communautés historiques gardent la trace, c'est ce qui a encore une signification sociale aujourd'hui. Ce qui disparaît de la mémoire collective, c'est ce qui n'a plus cours. Dans les deux cas, la mémoire a tendance à ordonner les faits dans un récit dont la fin est connue. La science historique doit tenter de sortir du récit, précisément parce qu'elle doit sortir de la téléologie, c'est-à-dire de l'interprétation du passé en fonction du présent.

 Lien :  Histoire ou mémoire ?Lien :  La Mémoire sociale

 


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