Qu’une
communauté tisse un ensemble de croyances et de rites
pour conjurer les traumatismes entourant le phénomène
de la mort, cela semble plutôt sain. Mais quand ces
rituels deviennent des dogmes qui incitent les individus à se
couper des connaissances scientifiques susceptibles elles
aussi d’alléger leur angoisse existentielle,
cela devient problématique.
C’est ce qui a amené plusieurs commentateurs
à distinguer, au sein de toutes les grandes religions,
un exercice populaire de celles-ci et un pouvoir institutionnalisé
qui en contrôle les pratiques. Et comme tous les pouvoirs,
celui des Églises se donne souvent raison sur tout à l'avance,
s'enrichit à
même la crédulité populaire, refuse le
dialogue avec les autres religions et crée des alliances
stratégiques avec le pouvoir politique en place.
En ce sens, le pouvoir institutionnalisé des religions
ne diffère pas beaucoup de celui des sectes.
Il semble n’y avoir qu’une question de degré
entre ce qui caractérise une secte et la dérive
dogmatique des institutions religieuses. Dans les deux cas,
on observe une minorité de privilégiés
qui utilise la manipulation mentale pour maintenir le plus
grand nombre dans un état de dépendance en lui
faisant perdre son esprit critique.
|